20 Minutes (Montpellier)

Les acteurs du foot d’attaque pour défendre les tifos

La possible interdicti­on des tifos ne fait pas réagir que les supporters

- Alexia Ighirri, avec Jérôme Gicquel et Jean Saint-Marc

Cette saison, il y a eu le Dark Vador rennais, le ticket Millionnai­re strasbourg­eois, La Haine des Verts… A chaque journée de championna­t, les ultras rivalisent d’inventivit­é pour animer les tribunes françaises. Pourtant, il y a quelques jours, la préfecture du Morbihan a recommandé, pour des raisons de sécurité dans le stade du Moustoir de Lorient, une interdicti­on de « l’usage de bâches dans les tribunes avec la présence de public en dessous ». Une décision qui a poussé les acteurs du foot français à sortir de leur habituelle réserve. Les raisons sécuritair­es sont ainsi balayées d’un revers de main par les Marseillai­s de la Vieille Garde du Commando Ultra : « On a toujours eu les règles de sécurité en tête. On peut animer un virage sans mettre en danger la vie des personnes. Pour éviter tout accident, il faut jouer les matchs à huis clos, sans supporters ! Bon courage pour vendre le foot. »

Les joueurs au soutien

L’animation des tribunes, les joueurs de foot y sont attachés. Après la victoire à Strasbourg, où une cinquantai­ne de supporters girondins ont été expulsés, Benoît Costil s’est montré dubitatif sur la décision de la préfecture du Morbihan : « Le foot, c’est avoir des tifos, des chants… Ils ont qu’à demander à venir en costard-cravate pendant les matchs, et puis on se fera chier clairement. » Habitué des chaudes ambiances à Marseille, Valère Germain a regretté, sans le nommer, le manque d’entrain causé par le huis clos partiel du Vélodrome, vendredi contre Metz : « On joue au foot pour les ambiances, pour les tifos, pour les banderoles! » L’entraîneur messin Frédéric Hantz a, lui, ouvert le débat sur les politiques sécuritair­es en vigueur dans le foot. Pour mieux les dénoncer. « Quand on interdit, c’est qu’on ne contrôle pas, assure l’ex-coach de Bastia. On interdit les déplacemen­ts, maintenant les tifos… On a l’impression que si on pouvait interdire les supporters dans un stade, on le ferait ! » « Peut-être que les pouvoirs publics cherchent à éradiquer les supporters les plus actifs pour attirer un autre type de clientèle, ajoute David, membre du groupe RCK, à Rennes. Pour l’instant, les supporters restent très complaisan­ts face à ce tout répressif. Mais, à un moment, ça va péter. »

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A Rennes, Saint-Etienne, Bordeaux ou Lyon (de g. à dr. et de haut en bas), les tifos éclairent les tribunes françaises.
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