20 Minutes (Montpellier)

Cécile Bourgeon refuse d’assister à son procès

Cécile Bourgeon n’a pas voulu comparaîtr­e lundi à son procès en appel dans l’affaire Fiona

- De notre envoyé spécial au Puy-en-Velay (Haute-Loire), Vincent Vantighem Suivez l’audience depuis le compte Twitter de notre journalist­e : @vvantighem.

B erkane Makhlouf a tenu une petite heure. Puis, peu après midi, après une énième question, il a fini par s’énerver. « Mais faut lui demander à elle! » Encore faudrait-il pourvoir le faire. Comme vendredi, Cécile Bourgeon a refusé, lundi, de comparaîtr­e devant la cour d’assises de la Haute-Loire. Elle y est jugée en appel avec son ex-compagnon pour les coups mortels ayant entraîné la mort de Fiona, 5 ans, sans intention de la donner, en mai 2013. Elle a passé la journée au dépôt du palais de justice du Puy-en-Velay. Juste en dessous du prétoire où les témoins et la cour se sont escrimés à faire la lumière, sans elle, sur les circonstan­ces de la mort de sa fillette. « Elle a tellement raconté de mensonges et elle se défile (…) Elle ne veut pas assumer », lâche son coaccusé, finissant de déchirer le pacte de non-agression qu’ils avaient signé en 2013. Il n’est pas le seul à déplorer son absence. Parlant « d’attitude d’évitement », Raphaël Sanesi, l’avocat général, a demandé en début d’après-midi au président de la cour de « recourir à la force publique » pour la forcer à rejoindre le box des accusés. Etienne Fradin a refusé. « Mais cela pourrait évoluer dans la semaine », lâche-t-il.

« Un soir de furie »

Quand bien même : pas sûr qu’il parvienne à la faire parler vu le peu d’estime qu’elle lui porte désormais. « Cécile Bourgeon ne souhaite plus venir, car elle considère que les jeux sont déjà faits », a résumé Renaud Portejoie, l’un de ses avocats. En cause, un apéritif pris la semaine passée par le président Fradin avec certains avocats présents au procès et qui met en cause, selon elle, « son impartiali­té ». Comme la procédure le prévoit, deux greffières ont « scripté » les débats toute la journée avant de se rendre au dépôt, en fin de journée, pour les lui résumer et les lui faire signer. C’est donc là que Cécile Bourgeon a dû découvrir que son excompagno­n l’avait chargée. Mimant la scène, Berkane Makhlouf a, en effet, raconté comment la mère de Fiona, « un soir de furie », avait mis « deux coups de pied et deux claques » à la fillette, sans pouvoir dire qu’il s’agit là de la cause de la mort. « C’est un mauvais calcul que de ne pas assister aux débats, pense un avocat des parties civiles. Cela ne m’étonnerait pas qu’elle revienne à l’audience [ce] mardi… » Présente ou absente, Cécile Bourgeon encourt, comme son ex-compagnon, trente ans de réclusion criminelle.

 ??  ?? Les avocats devant le box des accusés où leur cliente se serait assise.
Les avocats devant le box des accusés où leur cliente se serait assise.

Newspapers in French

Newspapers from France