La course à l’orientation
Agée d’à peine trois semaines, la plateforme Parcoursup provoque déjà l’ire de certains étudiants et enseignants qui lui reprochent d’établir une sélection à l’entrée des universités. Mardi 6 février, c’est dans la rue qu’ils sont venus accueillir l’héritier d’Admission post-bac (APB) et la réforme du bac prévue par le gouvernement. Concrètement, avec Parcoursup, comment cela va se passer pour les élèves de terminale ? « Il n’y a plus que dix voeux potentiels. Avec APB on pouvait en avoir 24. Le projet d’orientation doit être mûr beaucoup plus vite. C’est pour ça que les jeunes sont pris de court », analyse Valérie Wasson, consultante en orientation scolaire et cofondatrice d’Eurêka Study. Les étudiants ont jusqu’au 13 mars, 18 h, pour exprimer leurs voeux.
Des voeux non hiérarchisés
Autre « grosse nouveauté », d’après Laura El Feky, rédactrice multimédia au Centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ) : les jeunes ne sont « pas obligés de classer leurs voeux », même s’ils peuvent en donner un favori. En revanche, ils auront à les justifier. « L’élève doit montrer par des lettres de motivation en quoi son projet d’orientation est pensé », explique Valérie Wasson. Selon elle, « s’orienter est une compétence ». Professeurs et parents devront aider les élèves à l’acquérir avec un « accompagnement plus resserré ». Une tâche d’ampleur, d’autant plus que les futurs bacheliers n’ont pas que les dix voeux à remplir. Ils peuvent aussi choisir vingt sous-voeux au total, qui correspondent à leurs choix principaux, mais dans d’autres établissements. Le tout à confirmer avant le 31 mars. Après examen par les établissements, les élèves reprennent la main, à compter du 22 mai. Ils devront choisir un unique voeu parmi les réponses positives, en sept jours maximum. Puis ils auront de nouveau l’occasion d’affiner leurs choix les 26 juin et 21 août, avec une contrainte de rapidité de plus en plus forte.