20 Minutes (Montpellier)

Les athlètes sont cueillis à froid

Les températur­es extrêmes à Pyeongchan­g rendent l’adaptation assez compliquée

- De notre envoyé spécial en Corée du Sud, William Pereira

Des pulls, des grosses chaussette­s, des gants triple épaisseur. Couvrez-vous bien avant d’aller supporter les Français à Pyeongchan­g. En Corée du Sud, le mercure affiche un petit -27 °C. « Le pire, c’est au lever et au coucher du soleil », confie le sauteur français Vincent Descombes Sevoie, pas très emballé à l’idée de s’élancer du tremplin à 19 h, pour son entraîneme­nt. Le soleil d’hiver a beau faire de son mieux pour vous réchauffer timidement, le vent glacial n’éprouve aucune honte à annihiler ses efforts au moindre souffle. Les yeux, le nez et les joues subissent un vrai calvaire. Pour peu que vous soyez obligés de sortir vos mains des gants, vos doigts brûlent instantané­ment… de froid. « Dès que tu t’arrêtes pour tirer, tu as les mains gelées », confiait Julien Robert, coach de l’équipe de France féminine de biathlon, à L’Equipe. Résultat, c’est lui qui charge les fusils de ses ouailles afin d’épargner leurs doigts.

Une neige « béton »

Tout ceci est bien gênant. Ça l’est d’autant plus que les épreuves de biathlon commencent samedi et le spectre d’un report plane déjà au-dessus des sprints dames et hommes. Les fondeurs sont obligés de s’entraîner avec un masque pour réchauffer l’air. « Je sais que je suis très fragile des bronches, affirme Maurice Manificat. Et commencer par un trente bornes par ce temps, ce n’est pas facile. » En saut à ski et ski acrobatiqu­e, même si les températur­es extrêmes ont beaucoup moins d’incidence sur les résultats, la jeune Perrine Laffont (19 ans) s’est inquiétée d’une neige rendue « vraiment béton » par le froid : « C’est un des facteurs qui fait que la piste est plus compliquée, des grosses bosses bien gelées, c’est toute une réadaptati­on. » Pour les skieurs alpins, la gêne est moindre, même si, avec la vitesse, le froid devient très vite handicapan­t. « Ce n’est pas très agréable, mais bon, vous mettez du scotch sur le nez, les pommettes et des chaussette­s chauffante­s, détaille Adrien Théaux. Mardi, je ne les ai pas mises et je me suis retrouvé avec un orteil gelé. C’était la première fois que ça m’arrivait. » Si, comme Maxence Muzaton, vous revenez d’une longue blessure articulair­e et que vous avez « les genoux qui couinent », sachez qu’avec le froid « c’est plus difficile de se mettre en marche ».

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Comme le biathlète Martin Fourcade, sortez couverts en Corée du Sud.

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