Le rideau tombe sur le Karnaval des gueux
Les rassemblements sont interdits dans la nuit du 14 au 15 février
Les témoignages décrivaient des « scènes de guérilla urbaines ». Les commerçants, dépités, avaient témoigné de leur désarroi au lendemain des dégradations de leurs boutiques. Des vitrines brisées ou taguées et des poubelles incendiées émaillaient le centre-ville de Montpellier le matin du 1er mars 2017. « C’était une nuit de guerre civile en plein centre-ville. Il y avait le feu partout. Ils étaient en petit groupe, incontrôlables, armés de marteaux utilisés pour casser les vitres dans les bus et dans les trains », témoignait, dégoûtée, Odette, une commerçante dont la boutique de lingerie de la Grand’rue Jean-Moulin avait été saccagée.
Les karnavaliers visés
C’est pour éviter pareils débordements que le maire de Montpellier, Philippe Saurel (DVG) a pris un arrêté municipal interdisant les rassemblements et occupations du domaine public non autorisés, la vente à emporter de boissons alcoolisées, leur consommation et leur transport, les commerces ambulants et les pétards et feux d’artifice ou encore la détention de matières inflammables du mardi 13 février, à partir de 18 h, jusqu’au lendemain, 5 h. Le périmètre concerne un grand centre-ville allant de Plan Cabanes, en passant par l’Écusson et la gare. Le Karnaval des gueux, manifestation à l’origine festive, est directement désigné comme cadre des débordements un an plus tôt. Une tradition maintes fois perpétuée depuis le milieu des années 1980. Les débordements l’année passée avaient entraîné plusieurs gardes à vue. Le préfet avait notamment pointé du doigt les occupants du cinéma Royal, vidé depuis de ses squatteurs, dont une bonne partie est désormais abritée dans l’ancien bâtiment des archives départementales. L’arrêté recense l’historique récent des dégradations à l’occasion de Mardi Gras, les 4 mars 2014, 17 février 2015 et 9 février 2016.