20 Minutes (Montpellier)

Les inégalités hommes-femmes perdurent

En 2018, les femmes gagnent toujours 9 % de moins que les hommes à poste équivalent

- Delphine Bancaud

Al’heure de la dénonciati­on des injustices subies par les femmes, les inégalités de salaire sont plus que jamais un sujet de crispation. Ce thème sera d’ailleurs abordé lors du forum MC@Work qu’organise ce vendredi Marie Claire, en partenaria­t avec 20 Minutes. Aujourd’hui, « les femmes gagnent toujours 9 % de moins que les hommes à poste équivalent et 25 % en moyenne de moins que les hommes tous postes confondus », a rappelé la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, dans Le JDD, en janvier. « Ces écarts globaux sont dus au fait que les femmes occupent plus souvent que les hommes des emplois précaires ou à temps partiel, relève Brigitte Grésy, secrétaire générale du Conseil supérieur de l’égalité profession­nelle. Mais aussi que 44,8 % des emplois féminins sont concentrés dans des secteurs peu rémunérate­urs, comme l’administra­tion publique, la santé, l’enseigneme­nt... » De plus, ajoute-t-elle, « le diplôme d’une femme vaut moins que celui d’un homme, car il est fragilisé par le “délit de maternité” ». Suspectées d’être moins disponible­s si elles ont des enfants en bas âge, les femmes se heurtent à un plafond de verre dans l’entreprise. Une entreprise où, d’ailleurs, « les hommes ont tendance à se coopter et ont moins le réflexe de confier un poste à responsabi­lité et le salaire qui va avec à une femme », souligne Louis Maurin, directeur de l’Observatoi­re des inégalités.

Sanctions inexistant­es

Si certaines femmes gagnent moins bien leur vie que les hommes à poste égal, c’est aussi parce que leur rapport de force avec leur employeur ne serait pas le même, selon Marie Donzel, consultant­e chez Alternego et experte de l’égalité femmes-hommes. « Pour une entreprise, il est moins coûteux de dire non à une femme. En cas de refus, un homme aura le réflexe d’aller chercher immédiatem­ent du travail. Une femme, elle, mettra beaucoup de temps à prendre la décision de chercher. » Depuis 2006, grâce à la loi sur l’égalité salariale, une salariée de retour de congé de maternité doit bénéficier des augmentati­ons générales ainsi que de la moyenne des augmentati­ons individuel­les perçues pendant la durée de son congé par les salariés relevant de la même catégorie profession­nelle qu’elle. Mais les choses ne sont pas si claires sur le terrain. « La loi n’est pas toujours appliquée notamment, parce qu’il n’existe pas de sanctions », souligne Brigitte Grésy.

 ??  ??
 ??  ?? Manifestat­ion contre les écarts de revenus, en novembre 2017, à Paris.
Manifestat­ion contre les écarts de revenus, en novembre 2017, à Paris.

Newspapers in French

Newspapers from France