20 Minutes (Montpellier)

Féministe, à quel point?

- Anne Demoulin, Laure Beaudonnet et Vincent Julé (L. B.) (V. J.)

L’été dernier, pendant que vous regardiez « The Handmaid’s Tale », « The Bold Type » commençait aux Etats-Unis . Une série plus discrète, mais non moins féministe. Enfin, jusqu’à quel point? A l’occasion de la mise à dispositio­n de la première saison sur Amazon Prime Video, ce vendredi, trois journalist­es de 20 Minutes reviennent sur les aventures de Jane, Kat et Sutton, employées d’un magazine féminin. Alors « The Bold Type », on aime un peu, beaucoup ou à la folie?

Un peu. Le show espère plaire aux jeunes adultes en délivrant des messages d’émancipati­on bien-pensants autour de l’anorgasmie ou des violences faites aux femmes. Mais, à la différence de « Girls » ou « SMILF », la série ne met en scène qu’une brochette de Mary-Sue belles, minces et surlookées qui passent leur temps à bavasser au sujet des mecs et des « shoes », enfermées dans le dressing du magazine féminin, symbole du consuméris­me et coeur de l’usine à diktats. Bref, du « pop féminisme », version light et talons à paillettes. (A. D.)

VBeaucoup. Derrière des intrigues un peu éculées, la série est à des annéeslumi­ère de la vacuité d’un « Gossip Girl » ou d’un « Girlboss ». « “The Bold Type” s’attaque à la sexualité féminine frontaleme­nt – frigidité, sex-toys, plans cul – et aborde la bisexualit­é sans jamais tomber dans le piège de la misogynie. Si Kat, Jane et Sutton représente­nt toutes un archétype féminin un peu grossier – l’assistante sexy, la bosseuse coincée et l’impulsive perdue –, elles ne se résument pas à leurs histoires d’amour. Les femmes sont puissantes, ambitieuse­s et libres.

A la folie. Dès son titre – littéralem­ent, « le fort caractère » –, « The Bold Type » se revendique comme une série féministe. Une scène a priori anodine incarne à merveille cet aspect et cette bienveilla­nce du quotidien. Sutton et Kat discutent dans le dressing qui leur sert de QG, lorsque Jane les interrompt. Sutton lui fait remarquer qu’elle vient de lui couper la parole, qu’elle disait quelque chose d’important. Avant de se raviser : « Non, c’est plus important ce que tu as à dire, vas-y. » Pas de conflits inutiles, pas de crêpages de chignon, « juste » des femmes qui parlent d’elles, entre elles.

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Aisha Dee, Katie Stevens, Meghann Fahy incarnent Kat, Jane et Sutton.

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