20 Minutes (Montpellier)

Anti et aficionado­s s’enflamment

- A Montpellie­r, Nicolas Bonzom

Faut-il interdire l’accès aux corridas aux plus jeunes ? A l’Assemblée nationale, on s’est emparé du sujet. Le 1er février, par exemple, Michel Larive, député LFI de l’Ariège, a tenté d’attirer l’attention de la garde des Sceaux sur de potentiels effets traumatiqu­es de la tradition sur les mineurs. « Ce n’est pas naturel, enfant, d’assister à la mise à mort gratuite d’un animal (…) et de voir ses parents se réjouir de son martyre, insiste Thierry Hély, président de la Fédération des luttes pour l’abolition des corridas (Flac). Alors qu’au sein de sa famille, on lui inculque l’amour et le respect de son animal familier, tous ses repères s’en trouvent perturbés. » Jean-Paul Richier, psychiatre et militant anti-corrida, estime que « les effusions de sang, la mort laborieuse de l’animal peuvent susciter chez l’enfant une réaction négative qui pourra se transforme­r en fascinatio­n, ou, à l’inverse, en traumatism­e psychique. » « J’ai assisté très jeune aux corridas, et je ne me sens absolument pas transformé en un monstre barbare assoiffé de sang », rétorque le Nîmois Fabrice Torrito, éleveur de taureaux de combat près de Séville. Au contraire, reprend-il, « l’art de la tauromachi­e m’a apporté des valeurs de courage, de respect de l’animal sauvage, de respect des règles, des codes, du dépassemen­t de l’homme pour maîtriser la nature ». Pour les aficionado­s, ceux qui prétendent se préoccuper du bien-être des enfants devraient plutôt se pencher, par exemple, sur la diffusion des images violentes à la télé ou sur Internet.

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A la feria de Nîmes, en 2013.

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