La quête d’amour de Sio
FOOTBALL Les Héraultais se rendent à Strasbourg ce vendredi, à 20h45
«Giovanni est quelqu’un de très attachant, qui a besoin de se sentir aimé. » Ghislain Printant, l’adjoint de Jean-Louis Gasset à Saint-Etienne, connaît très bien l’avant-centre de Montpellier, pour l’avoir relancé à Bastia en 2015. Derrière l’assurance du meilleur buteur du MHSC, auteur de sa septième réalisation contre Guingamp, se cache une personnalité méconnue. « Partout où j’ai réussi, c’est parce que j’avais le soutien des coachs, note-t-il. L’adaptation n’est pas toujours simple pour un attaquant. Je me suis mis une grosse pression. » Avant de relativiser : « L’équipe tournait bien. Ce but arraché contre Toulouse a été un déclic. Je me sens libéré. »
Le racisme en Espagne
Il faut connaître le parcours de ce joueur plutôt réservé, pour cerner sa personnalité. Parti de Nantes à 18 ans, parce qu’on ne lui proposait qu’un contrat de stagiaire, le Franco-Ivoirien a connu à 28 ans une carrière entre sourires et coups durs. De belles aventures sportives et humaines à Bastia, Sochaux ou en Suisse, à Bâle et surtout à Sion. La galère en Allemagne (à Wolsbourg et Augsbourg) et surtout en Espagne, à la Real Sociedad. « J’y ai connu le racisme de certains coéquipiers, raconte Sio. C’est une expérience de vie que je n’oublierai jamais. Ça m’a rendu plus fort. J’étais sous contrat amateur. Toutes les portes se sont fermées. » C’est parce que son père connaissait Christian Karembeu qu’il a pu décrocher un essai à Sion. Et y rebondir. Et puis il y a eu Rennes, ces deux dernières saisons. Une plaie toujours ouverte, faite d’incompréhension avec le public et le staff. « J’ai été pris pour cible maladroitement, souffle le buteur. Je leur en veux qu’ils m’aient mis aux oubliettes, alors que j’étais le meilleur buteur la saison d’avant. Un de mes objectifs personnels, c’est de terminer devant Rennes cette saison. » Recruté au MHSC cet été, qui le voulait depuis trois ans, le « renard des surfaces – dixit Printant – est prêt à s’épanouir s’il se sent chez lui. « Il n’est pas spectaculaire, mais c’est un finisseur qui bonifie le travail de ses coéquipiers. Et c’est un joueur très généreux, travailleur de l’ombre. » Les qualités pour être aimé à Montpellier.