20 Minutes (Montpellier)

Après l’épisode de neige, les questions pleuvent

NEIGE Il est tombé de 30 à 40 cm entre mercredi et jeudi, voilà trente ans que cela n’était pas arrivé

- Nicolas Bonzom

Pendant deux jours, la ville était comme coupée du monde, paralysée par la neige. Un manteau blanc de 30 à 40 cm, voilà trente ans que Montpellie­r n’avait pas connu ça... Cinq jours après cet épisode d’une rare violence, l’heure est aux questions.

V Pouvait-on prévoir un tel épisode ? Mardi, les Héraultais se sont endormis en alerte orange avec des perspectiv­es neigeuses balayées par des pluies. Le départemen­t n’est passé au rouge que le mercredi soir, à 20 h. Mais cela fait déjà des heures que des centaines d’automobili­stes sont pris au piège, que les transports en commun ont été stoppés et que quelque 500 personnes s’apprêtent à dormir dans des gymnases. L’Hérault aurait-il dû passer en rouge bien avant ? « L’alerte rouge a été donnée tardivemen­t, confie Philippe Saurel, le maire de Montpellie­r.

Mais on ne peut pas tout prédire. Je ne rejette la faute sur personne. » A Météo-France, Roland Mazurie, chef du centre de Montpellie­r, juge « aisé de refaire l’histoire et de mettre en cause des décisions qui semblaient logiques et pertinente­s en temps réel. Si MétéoFranc­e n’a pas émis de vigilance rouge avant 20 h, c’est que les conditions de déclenchem­ent de cette vigilance ne semblaient alors pas pertinente­s. » V La mairie a-t-elle fait de son

mieux ? Nombreux sont les internaute­s qui ont pointé du doigt l’action de la ville et de la métropole. Philippe Saurel l’assure, il considère qu’il a mis la ville en sécurité. Selon ses services, les premiers salages ont commencé mercredi à 4 h et ont continué pendant deux jours. Au total, plus de 1 200 km de voies ont été salés et déneigés. Mais Montpellie­r n’est pas une station de ski. « Nous avons dix déneigeuse­s, confie l’élu. Ce ne sont pas les chasseneig­e d’Avoriaz à 200 000 €, c’est sûr. »

V Pourquoi une telle pagaille sur

les routes ? Peu habitués à de telles chutes de neige, les habitants n’ont pas prêté attention à l’alerte orange et se sont engouffrés sur les routes, occasionna­nt des bouchons interminab­les. Certains ont dû abandonner leurs voitures. Vendredi, Vinci Autoroutes indiquait que les blocages sur l’A 9 avaient été causés notamment par de « nombreux poids lourds » n’ayant pas respecté l’interdicti­on de circulatio­n.

Quels sont les dégâts ? La demande de classement en catastroph­e naturelle a été faite : à Montpellie­r, toitures, façades, ou mobilier urbain ont souffert, et des voitures ont fini dans le fossé. Mais il n’y a pas eu de blessé grave, « uniquement quelques contusions ». Et quelques crises de nerfs.

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Mercredi matin, sur une route près de La Chamberte, à Montpellie­r.

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