Après l’épisode de neige, les questions pleuvent
NEIGE Il est tombé de 30 à 40 cm entre mercredi et jeudi, voilà trente ans que cela n’était pas arrivé
Pendant deux jours, la ville était comme coupée du monde, paralysée par la neige. Un manteau blanc de 30 à 40 cm, voilà trente ans que Montpellier n’avait pas connu ça... Cinq jours après cet épisode d’une rare violence, l’heure est aux questions.
V Pouvait-on prévoir un tel épisode ? Mardi, les Héraultais se sont endormis en alerte orange avec des perspectives neigeuses balayées par des pluies. Le département n’est passé au rouge que le mercredi soir, à 20 h. Mais cela fait déjà des heures que des centaines d’automobilistes sont pris au piège, que les transports en commun ont été stoppés et que quelque 500 personnes s’apprêtent à dormir dans des gymnases. L’Hérault aurait-il dû passer en rouge bien avant ? « L’alerte rouge a été donnée tardivement, confie Philippe Saurel, le maire de Montpellier.
Mais on ne peut pas tout prédire. Je ne rejette la faute sur personne. » A Météo-France, Roland Mazurie, chef du centre de Montpellier, juge « aisé de refaire l’histoire et de mettre en cause des décisions qui semblaient logiques et pertinentes en temps réel. Si MétéoFrance n’a pas émis de vigilance rouge avant 20 h, c’est que les conditions de déclenchement de cette vigilance ne semblaient alors pas pertinentes. » V La mairie a-t-elle fait de son
mieux ? Nombreux sont les internautes qui ont pointé du doigt l’action de la ville et de la métropole. Philippe Saurel l’assure, il considère qu’il a mis la ville en sécurité. Selon ses services, les premiers salages ont commencé mercredi à 4 h et ont continué pendant deux jours. Au total, plus de 1 200 km de voies ont été salés et déneigés. Mais Montpellier n’est pas une station de ski. « Nous avons dix déneigeuses, confie l’élu. Ce ne sont pas les chasseneige d’Avoriaz à 200 000 €, c’est sûr. »
V Pourquoi une telle pagaille sur
les routes ? Peu habitués à de telles chutes de neige, les habitants n’ont pas prêté attention à l’alerte orange et se sont engouffrés sur les routes, occasionnant des bouchons interminables. Certains ont dû abandonner leurs voitures. Vendredi, Vinci Autoroutes indiquait que les blocages sur l’A 9 avaient été causés notamment par de « nombreux poids lourds » n’ayant pas respecté l’interdiction de circulation.
Quels sont les dégâts ? La demande de classement en catastrophe naturelle a été faite : à Montpellier, toitures, façades, ou mobilier urbain ont souffert, et des voitures ont fini dans le fossé. Mais il n’y a pas eu de blessé grave, « uniquement quelques contusions ». Et quelques crises de nerfs.