20 Minutes (Montpellier)

Les « disparues de Perpignan » ont leur procès

Des « disparues de Perpignan » est jugée à partir de ce lundi

- Thibaut Chevillard

«Ce sadique aurait pu s’en tirer sans les progrès de la science », estime Etienne Nicolau, l’avocat des parties civiles. Ce lundi, devant la cour d’assises des Pyrénées-Orientales, s’ouvre le procès dit des « disparues de Perpignan ». Jacques Rançon, 59 ans cette semaine, est poursuivi pour avoir tué, puis mutilé deux jeunes femmes et en avoir agressé deux autres, il y a vingt ans de cela. L’affaire débute le 21 décembre 1997, lorsque le corps atrocement mutilé de Mokhtaria Chaïb est retrouvé sur un terrain vague, à Perpignan. Un chirurgien péruvien, qui avait exercé avec de faux diplômes, sera inquiété. Mais, faute de charges suffisante­s, il bénéficier­a d’une ordonnance de non-lieu. L’enquête se poursuit, les policiers vérifiant chaque piste et effectuant des rapprochem­ents avec d’autres affaires, comme celle de Marie-Hélène Gonzalez. Le 26 juin 1998, le corps de cette jeune femme de 22 ans est retrouvé, lui aussi mutilé, lui aussi sur un terrain vague proche de Perpignan. Mais les investigat­ions piétinent. L’affaire connaît un tournant décisif en 2013, lorsqu’une trace d’ADN est isolée sur l’une des chaussures de Mokhtaria Chaïb. Un an plus tard, le Fichier national des empreintes génétiques se dote d’un logiciel permettant de faire des rapprochem­ents avec des profils partiels. Le 10 octobre 2014, le nom de Jacques Rançon sort. L’homme originaire de la Somme n’est pas un enfant de choeur : il a déjà été condamné pour agressions sexuelles, violences et viol. A sa dernière sortie de prison, il s’est installé à Perpignan. Interpellé pour avoir suivi une jeune femme, il a même été interrogé sur le meurtre de MarieHélèn­e Gonzalez. Sans que rien ne permette de le suspecter.

Aveux en série

En 2014, les preuves scientifiq­ues sont contre lui. A sa sixième et dernière audition, Jacques Rançon finit par avouer avoir tué Mokhtaria Chaïb. Le dénouement de cette affaire, médiatisé, permettra à Sabrina Houenou de reconnaîtr­e l’homme qui l’avait agressée le 9 mars 1998. Jacques Rançon enchaînera alors les aveux : l’agression de cette jeune femme, mais aussi le meurtre de Marie-Hélène Gonzalez et, enfin, la tentative de viol sur sa première victime, Nadjet Ouatiki, le 10 septembre 1997. L’accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu le 26 mars.

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Jacques Rançon en juin 2015, lors de la reconstitu­tion d’un meurtre.

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