LREM et MoDem unis pour 2020
Un peu plus de 35 000 communes à conquérir, un paysage politique en plein bouleversement et un test électoral avant la présidentielle de 2022. A deux ans (ou trois, si l’exécutif décide d’un report) des élections municipales, les partis politiques s’affairent déjà à élaborer leur stratégie et à labourer le terrain. « Parmi les villes de plus de 30 000 habitants, environ 15 % sont instables et basculent à chaque municipale, ce qui suscite de l’espoir pour de jeunes mouvements comme LREM ou LFI », observe le politologue Martial Foucault, directeur du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof).
« Combler les trous »
Au QG du parti présidentiel, on reconnaît qu’« il y a des trous dans la raquette » et que « les européennes et les municipales sont fondamentales pour la réussite du quinquennat » (et la préparation du suivant). Depuis quelques mois, le mouvement met l’accent sur les initiatives locales et citoyennes, avec des arrière-pensées politiques. « Il y a un boulot énorme, on l’a vu aux législatives partielles. LREM n’a pas de réseaux d’élus locaux », relevait, fin janvier, le sénateur François Patriat, « Monsieur territoires » du parti. LREM remobilise donc ses comités locaux, dont certains sont en hibernation depuis les législatives de 2017, et prépare des alliances territoriales en scrutant la carte des parrainages de maires obtenus par Emmanuel Macron. « On recense qui soutient le gouvernement. L’idée est d’agglomérer le MoDem, et au-delà », annonce François Patriat. En d’autres termes, poursuivre la recomposition politique en débauchant des élus de droite et de gauche. Le MoDem, lui, ambitionne de conserver des mairies « orange », comme Pau (Pyrénées-Atlantiques), Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) ou Montde-Marsan (Landes), et, pourquoi pas, d’en conquérir d’autres, fort de son nombre historique de députés qui sont autant de relais locaux. Le parti de François Bayrou apportera aussi son soutien et son réseau local à LREM. « On a vocation à reproduire la majorité présidentielle dans un maximum de communes », déclare Yann Wehrling, secrétaire général du parti, qui n’exclut pas, bien au contraire, de faire alliance avec d’autres formations de centre droit, centre gauche ou écologistes. « On construira des majorités basées sur des projets communaux qui rassemblent. »