20 Minutes (Montpellier)

La faculté de droit garde ses portes closes

VIOLENCE Jeudi, un commando d’hommes cagoulés a frappé les occupants d’un amphithéât­re

- Jérôme Diesnis

L’inspection générale de l’administra­tion de l’Education nationale se rend à Montpellie­r ce lundi dans un climat tendu. Missionnée par la ministre de l’Enseigneme­nt supérieur, de la recherche et de l’innovation Frédérique Vidal, elle va tenter de déterminer les responsabi­lités dans l’introducti­on d’un commando armé et cagoulé dans l’enceinte de la fac de droit. Sous l’oeil complice des agents de sécurité, les images largement diffusés vendredi y montrent des hommes cagoulés et armés de gourdins artisanaux en train de déloger violemment les étudiants grévistes qui occupaient pacifiquem­ent un amphithéât­re. Pointé du doigt de toutes parts, notamment par la Ligue des droits de l’Homme, le doyen de la faculté de droit et de sciences politiques Philippe Pétel a présenté sa démission vendredi. Alors que plusieurs étudiants grévistes l’accusent d’avoir ouvert la porte aux hommes cagoulés, il se disait vendredi « fier de ses étudiants », avant, plus tard, de « dénoncer ces violences ». Dans sa lettre de démission, il se dit « coupable de rien. Mais j’ai commis une erreur de communicat­ion en tentant de dédramatis­er la situation pour calmer les choses et défendre l’image de notre faculté ».

Menaces et crachats

Sa démission a été immédiatem­ent acceptée par le président de l’université, Philippe Augé. Bruno Fabre assure l’intérim, « afin d’assurer la continuité du service public et le fonctionne­ment de la faculté dans des conditions normales », explique l’université dans un communiqué. Une continuité en pointillé. L’université a finalement annoncé la fermeture ce lundi de la faculté, « afin d’éviter tout risque d’altercatio­ns ou de débordemen­ts et permettre un retour rapide à une situation apaisée ». La tension en dehors de l’établissem­ent et les rancoeurs sont vives, alors que des témoignage­s pointent la présence de professeur­s parmi le commando. Sur les réseaux sociaux, de nombreux étudiants en droit évoquent le climat dans leur fac, occupée selon eux par des étudiants venus majoritair­ement d’autres établissem­ents. « On se faisait insulter de sales bourgeois, fascistes (...) parce qu’on allait en cours », évoque Camille, qui ne cautionne pas « ces événements d’une extrême gravité ». Mais dénonce les insultes, menaces et crachats qui seraient le quotidien des non-grévistes.

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L’université a finalement annoncé la fermeture ce lundi de la faculté.

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