L’indépendantiste Puigdemont arrêté en Allemagne
Il aura gagné presque cinq mois. Dimanche matin, en vertu d’un mandat d’arrêt européen lancé par la justice espagnole, Carles Puigdemont a été arrêté en Allemagne, à son retour de Finlande où il avait rencontré des parlementaires et participé à un séminaire à l’université d’Helsinki. L’ex-président indépendant catalan s’apprêtait alors à rentrer à Bruxelles. Il s’y était réfugié le 30 octobre, anticipant les poursuites déclenchées par la justice espagnole à la suite de la tentative de sécession de la Catalogne, tout en espérant recueillir des appuis pour la cause de l’indépendance de l’une des plus riches régions d’Espagne.
Manifestations à Barcelone
Son arrestation, intervenue deux jours après que le juge de la Cour suprême espagnole Pablo Llarena eut entamé des poursuites pour rébellion contre lui et douze autres dirigeants séparatistes, a provoqué des manifestations houleuses en Catalogne. Des milliers de sympathisants se sont retrouvés sur les Ramblas, célèbre avenue du centreville de Barcelone, à l’appel d’un groupe radical, les Comités de défense de la République (CDR). Brandissant des drapeaux indépendantistes ou des affiches réclamant la « Liberté des prisonniers politiques », ils se sont ensuite rendus devant la délégation de la Commission européenne de la métropole catalane criant « Cette Europe est une honte! » « Qu’ils ne chantent pas victoire, ce n’est pas la fin de l’indépendantisme, loin de là, s’est écriée Judit Carapena, une étudiante en architecture de 22 ans. C’est le peuple qui dirige l’indépendantisme, et ils ne peuvent pas nous mettre tous en prison. Il y aura d’autres Puigdemont. » Placé en détention dimanche, Carles Puigdemont doit être présenté à un juge ce lundi, première étape en vue d’une éventuelle remise à l’Espagne, où la rébellion est passible de trente ans de prison. Ce chef d’accusation reste controversé, car il suppose un « soulèvement violent » qui, selon de nombreux juristes, ne s’est jamais produit.