« Dans notre cas, c’était une connerie de choisir l’euthanasie »
Mickaël, 37 ans, attaché commercial et père de deux filles, a accepté de racon-
ter à 20 Minutes comment il a accompagné jusqu’aux derniers instants son épouse Elodie, atteinte d’un cancer du sein. En France, si l’euthanasie et le suicide assisté restent illégaux, la loi Leonetti autorise depuis 2016 la sédation profonde et continue, qui permet dans certaines conditions un arrêt des traitements et une diminution de la douleur. Une sédation qui a permis à Elodie de partir, sans trop souffrir, le 18 janvier, peu après son entrée dans le service de soins palliatifs du CHRU de Besançon (Doubs). Le couple avait un temps envisagé de partir à l’étranger pour avoir accès à l’euthanasie. « Notre entourage médical nous a invités à peser le pour et le contre (…), explique Mickaël. Dans notre cas, c’était une connerie de choisir l’euthanasie. En revanche, on était clair sur le fait qu’on voulait abréger ses souffrances et éviter tout maintien en vie artificiel. » Le trentenaire le reconnaît : « C’est très difficile de statuer pour toutes les situations. L’euthanasie, quand ça renvoie à un choix conscient, s’entend complètement. Mais c’est très compliqué quand il s’agit de personnes qui ne sont pas conscientes, qui ne peuvent exprimer leur douleur. Le vrai drame, c’est que tout le monde ne peut pas finir sa vie aux soins palliatifs. » Mickaël regrette surtout que le sujet reste méconnu : « Beaucoup pensent que les soins palliatifs, c’est juste là où on va mourir. Mais c’est rempli de force, d’affection, de solutions, de vie. Pour moi, c’est le service le moins glauque de l’hôpital. »