Emmanuel Macron salue la mémoire d’Arnaud Beltrame, « tombé en héros »
Les habitants de la commune frappée par l’attentat feront tout pour se relever
Toute la matinée, Aurélie a suivi la cérémonie d’hommage national au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, organisée mercredi à Paris. Comme de nombreux habitants de Trèbes (Aude), cette jeune femme, employée d’un commerce du centreville, reste traumatisée par les événements qui ont secoué sa commune vendredi. « Je pense que cela va changer les choses, reconnaît-elle. Avant, on laissait ma petite soeur aller seule au Super U [où le djihadiste Radouane Lakdim a pris en otages clients et employés]. Maintenant, je pense qu’on se posera la question deux fois avant de l’y envoyer. » Dans son magasin, chacun exprime son sentiment. Il peut s’agir de colère. Une habitante lance ainsi que, « s’il faut se défendre, on le fera ». Et se demande, comme Aurélie, pourquoi « tous ces fichés ne sont pas surveillés ». Il y a aussi de la peur. Une vieille dame reste en effet cloîtrée chez elle depuis les faits. « Mon patron l’a amenée à la mairie pour qu’elle puisse voir quelqu’un de la cellule d’aide psychologique », raconte Aurélie. La responsable d’une épicerie voisine avoue, elle, s’être surprise à sursauter à la vue d’un client qu’elle n’avait pas vu entrer. « Ça ne m’était jamais arrivé », confie-t-elle.
« Le danger est partout »
Beaucoup de Trébéens assisteront, ce jeudi à l’espace Jean-Cau de la commune, à l’hommage rendu aux quatre victimes du terroriste. « On y sera pour marquer notre soutien et notre solidarité, souligne Sylvie, qui travaille dans une poissonnerie près du canal du Midi. On aurait pu être au Super U. C’est un petit village, tout le monde a été amené un jour à croiser la route des personnes qui ont été assassinées. » Pour Michelle, salariée de l’auto-école en face de la mairie, « cela nous rappelle que le danger est partout, il n’est pas réservé aux grandes villes. On savait malheureusement que ces attaques terroristes n’étaient pas terminées. Mais il ne faut surtout pas qu’on s’y habitue. » Au groupement de gendarmerie de l’Aude, à Carcassonne, où travaillait Arnaud Beltrame, ses collègues sont encore sous le choc. Mais, par la force des choses, chacun a dû retourner à ses missions quotidiennes de sécurisation. D’autant que la ville accueille chaque jour des centaines de touristes venus visiter sa célèbre cité médiévale fortifiée, unique en Europe. Michèle, qui arrive de Bourgogne, n’a pas envisagé une seconde d’annuler sa visite : « On ne va pas s’arrêter de vivre, sinon, ce sont eux qui auront gagné. »