N.-D. des Landes
Nicolas Hulot ne convainc pas les zadistes
C’est sans doute lui qui a pesé dans le choix du gouvernement d’abandonner le projet d’aéroport de Notre-Damedes-Landes (Loire-Atlantique). C’est de nouveau lui qui est en première ligne dans les négociations difficiles entre les zadistes et l’Etat, trois mois plus tard. Nicolas Hulot était à Nantes, mercredi après-midi, avec la préfète des Pays-de-la-Loire, Nicole Klein, pour une réunion avec une délégation d’occupants de la ZAD. Pendant plus de deux heures à la préfecture, le ministre de la Transition écologique et solidaire les a appelés à revenir dans un cadre légal, en saisissant « la main que le gouvernement leur a tendue».
L’appel à la raison du ministre
« J’ai rappelé dans un échange très respectueux que la genèse de ce combat, c’est un combat pour préserver les terres agricoles, les zones humides et la biodiversité, a indiqué le ministre lors d’une conférence de presse. Sauf à me tromper, ce combat a été atteint. Donc, il convient de s’interroger pour savoir s’il ne faut pas cesser un combat que l’on pense avoir gagné.» Nicolas Hulot a ajouté que «le gouvernement a[vait] fixé des règles très précises avec un certain nombre d’obligations, dont un retour à la légalité ». Il a donc confirmé la date du 23 avril jusqu’à laquelle les opposants peuvent encore déclarer un projet agricole individuel, via un formulaire simplifié. «Ne ratons pas la dernière étape, n’entrons pas dans une spirale de posture ou de violences, ne confondons pas écologie et anarchie, sachons passer à une autre étape. » «C’est clair que les lignes n’ont pas bougé du tout, les “exigences posées” par le gouvernement restant les mêmes», a déploré Marcel Thébault, l’un des quatre agriculteurs historiques de Notre-Dame-des-Landes. Selon lui, le gouvernement n’a pas proposé de « recul du délai ni quoi que ce soit ». La délégation devait faire «un retour» mercredi soir lors d’une assemblée réunissant les diverses composantes du mouvement antiaéroport. La réunion de mercredi, cruciale, visait à permettre de trouver une issue au conflit, au dixième jour d’opérations de gendarmerie sur la ZAD, marquées par des heurts entre opposants et forces de l’ordre.