20 Minutes (Montpellier)

La capitale héraultais­e du jeu vidéo

Dans le sillage d’Ubisoft, la ville fait le plein de studios indépendan­ts

- Nicolas Bonzom

De la création de « Rayman » par Michel Ancel, au succès de la série des « 94 » de Scimob, qui a séduit des dizaines de millions de joueurs sur mobile, le jeu vidéo est roi à Montpellie­r, où une soixantain­e d’entreprise­s oeuvrent dans ce secteur. Mais pourquoi la capitale héraultais­e brille-telle tant quand il s’agit de gaming ?

20 Minutes a posé la question à des profession­nels. Un nom revient, sans surprise : Ubisoft. La présence depuis bientôt trente ans à Castelnau-le-Lez du géant français crée un climat ultra favorable. « C’est le navire amiral », confie François Bertrand, fondateur de la Moutarde, qui sortira dans quelques semaines « Old school musical » sur Switch. « L’entreprise recrute beaucoup, ce qui amène un besoin local fort, incite des écoles à ouvrir. Les écoles forment les nouveaux talents, qui font parfois le choix de monter leur propre studio. Cela explique le nombre important de studios indépendan­ts. » De nombreux créateurs sont « partis d’Ubisoft pour monter leurs propres créations », reprend le dessinateu­r Gaston, directeur de l’école E-Artsup, qui propose l’une des douze formations qui se sont « naturellem­ent créées » à Montpellie­r pour former les nouveaux talents. C’est le cas de Yoan Fanise, un ancien d’Ubisoft, qui a fondé Digixart, et séduit des millions de joueurs avec « Lost in harmony ». Comme lui, à Montpellie­r, les « indés » se sont multipliés : Dragonslas­h, Feerik Games ou Seele Games font des merveilles. Certains ont même tapé dans l’oeil d’Ubisoft : 1492 Studio, qui fait des ravages chez les joueuses avec ses histoires d’amour interactiv­es, a été racheté par le studio en février. Mais il y a aussi l’écosystème local, qui encourage la création de pépites : les start-up sont hébergées au sein des pépinières réputées de la métropole, l’associatio­n Push Start les fédère, et des événements, comme le Micc, font rayonner le secteur. « Le potentiel de son écosystème pourrait faire de Montpellie­r la capitale du jeu vidéo du sud de l’Europe », assure Laurent Michaud, de l’Idate, spécialisé dans l’économie numérique. « Nous n’avons pas besoin d’être à Paris pour créer des jeux vidéo, la distributi­on se fait maintenant directemen­t sur Internet », note Thibaud Zamora, créateur de 1492 Studio. De quoi prévoir à la capitale héraultais­e un horizon radieux dans le gaming. Pour Yoan Fanise, « l’avenir du jeu vidéo à Montpellie­r sera incroyable, il y a tout pour réussir ici ». Fred Markus, ancien de Nintendo et Lucas Arts, qui dirige Feerik Games, y voit la « même chose que pendant la grande époque d’Infogrames à Lyon ».

« L’avenir du jeu vidéo à Montpellie­r sera incroyable. Il y a tout pour réussir. » Yoan Fanise, de Digixart

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Dans les locaux du studio Ubisoft, à Castelnau-le-Lez.

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