20 Minutes (Montpellier)

Le parcours de Montpellie­r a tout d’une épopée

Montpellie­r est le grand favori de la finale du Top 14, samedi contre Castres

- Jérôme Diesnis

Voilà sept ans que le MHR n’avait pas disputé une finale de Top 14. Et pourtant, sa présence en finale n’est une surprise pour personne. Montpellie­r est programmé pour ce titre qui lui échappe jusqu’à présent, l’unique objectif de son président Mohed Altrad… Mais c’est la beauté du sport, rien ne dit que le MHR parviendra à dominer Castres, samedi (finale retransmis­e sur écran géant sur le parvis de l’hôtel de ville).

Parce que… Cotter. Pour atteindre son objectif, Mohed Altrad a confié les clés de sa Ferrari à Vern Cotter. « Il est parti de l’apport de Jake White [son prédécesse­ur], la défense et le paquet d’avants, et a ajouté tout le reste : le mouvement, les passes et l’attaque », évoque le président. « Ces dernières saisons, il a été fait un peu tout et n’importe quoi à la tête de cette équipe, confirme Didier Bès, ex-entraîneur des avants du MHR, désormais à Clermont. Quand on voyait la richesse des joueurs et ce qu’ils en faisaient… Vern, qui dirige tout de A à Z, a fait d’une somme d’individual­ités un collectif. »

Contrairem­ent à White, le Néo-Zélandais connaît bien le Top 14, dont il a atteint la finale à quatre reprises, déjà avec Clermont.

Parce que… Pienaar. Le MHR a dépensé beaucoup d’argent pour verser des salaires mirobolant­s à quelques-uns des meilleurs joueurs du monde. Il a ouvert la boîte de Pandore, en signant le premier transfert de l’histoire du rugby, pour le rachat du contrat de Louis Picamoles à Northampto­n, et s’est séparé sans état d’âme de ceux qu’il jugeait incapables d’accompagne­r ses projets. Mais la vraie plus-value s’appelle Ruan Pienaar. «Le vrai patron, c’est lui, souligne Pierre Mignoni, coach de Lyon, battu en demie. Il gère les temps forts et les temps faibles, il fait tout à son rythme. Il a 34 ans, ce n’est pas un joueur qui va très vite, mais il a une culture et un sens du jeu. C’est vraiment un joueur de classe mondiale. »

Parce que… Altrad. Quand il a pris les commandes du club en 2011, il ne connaissai­t rien au ballon ovale. Sept ans plus tard, le président a appris à l’aimer. Le milliardai­re considère le rugby comme « un business, même si c’est un business particulie­r». En sept ans, celui qui a contribué à doubler le chiffre d’affaires du MHR (de 13 à 26 millions d’euros) l’a bouleversé en profondeur. D’un club familial, au temps de Sabathé, le club héraultais est devenu un exemple de pragmatism­e. « Nous avons progressé dans tous les domaines, estime Altrad. Nous essayons de poursuivre notre projet au plan sportif, médical, mental, ainsi qu’en matière d’infrastruc­tures. »

« Vern Cotter a fait d’une somme d’individual­ités un collectif. »

Didier Bès (Clermont)

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Ruan Pienaar va tenter d’amener Montpellie­r vers son premier Brennus.

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