Le parcours de Montpellier a tout d’une épopée
Montpellier est le grand favori de la finale du Top 14, samedi contre Castres
Voilà sept ans que le MHR n’avait pas disputé une finale de Top 14. Et pourtant, sa présence en finale n’est une surprise pour personne. Montpellier est programmé pour ce titre qui lui échappe jusqu’à présent, l’unique objectif de son président Mohed Altrad… Mais c’est la beauté du sport, rien ne dit que le MHR parviendra à dominer Castres, samedi (finale retransmise sur écran géant sur le parvis de l’hôtel de ville).
Parce que… Cotter. Pour atteindre son objectif, Mohed Altrad a confié les clés de sa Ferrari à Vern Cotter. « Il est parti de l’apport de Jake White [son prédécesseur], la défense et le paquet d’avants, et a ajouté tout le reste : le mouvement, les passes et l’attaque », évoque le président. « Ces dernières saisons, il a été fait un peu tout et n’importe quoi à la tête de cette équipe, confirme Didier Bès, ex-entraîneur des avants du MHR, désormais à Clermont. Quand on voyait la richesse des joueurs et ce qu’ils en faisaient… Vern, qui dirige tout de A à Z, a fait d’une somme d’individualités un collectif. »
Contrairement à White, le Néo-Zélandais connaît bien le Top 14, dont il a atteint la finale à quatre reprises, déjà avec Clermont.
Parce que… Pienaar. Le MHR a dépensé beaucoup d’argent pour verser des salaires mirobolants à quelques-uns des meilleurs joueurs du monde. Il a ouvert la boîte de Pandore, en signant le premier transfert de l’histoire du rugby, pour le rachat du contrat de Louis Picamoles à Northampton, et s’est séparé sans état d’âme de ceux qu’il jugeait incapables d’accompagner ses projets. Mais la vraie plus-value s’appelle Ruan Pienaar. «Le vrai patron, c’est lui, souligne Pierre Mignoni, coach de Lyon, battu en demie. Il gère les temps forts et les temps faibles, il fait tout à son rythme. Il a 34 ans, ce n’est pas un joueur qui va très vite, mais il a une culture et un sens du jeu. C’est vraiment un joueur de classe mondiale. »
Parce que… Altrad. Quand il a pris les commandes du club en 2011, il ne connaissait rien au ballon ovale. Sept ans plus tard, le président a appris à l’aimer. Le milliardaire considère le rugby comme « un business, même si c’est un business particulier». En sept ans, celui qui a contribué à doubler le chiffre d’affaires du MHR (de 13 à 26 millions d’euros) l’a bouleversé en profondeur. D’un club familial, au temps de Sabathé, le club héraultais est devenu un exemple de pragmatisme. « Nous avons progressé dans tous les domaines, estime Altrad. Nous essayons de poursuivre notre projet au plan sportif, médical, mental, ainsi qu’en matière d’infrastructures. »
« Vern Cotter a fait d’une somme d’individualités un collectif. »
Didier Bès (Clermont)