Avec et sans fard
Les drag-queens de «RuPaul’s Drag Race», diffusé sur Netflix, ont trouvé leur public et sont à l’affiche de «Werq the World Tour»
« Shantay, you stay. » Si vous nous demandez de répéter, c’est que vous n’avez jamais regardé « RuPaul’s Drag Race». C’est par cette formule que, lors de chaque épisode de cette « Star Ac’ » des drag-queens – pour schématiser –, l’une des candidates est sauvée de l’élimination par RuPaul, égérie des clubs gays new-yorkais dans les années 1980. Lancée en 2009 sur Logo TV, une chaîne américaine à thématique LGBT, l’émission a trouvé son public en France. Et l’audience s’élargit depuis que Netflix a mis en ligne plusieurs saisons en 2017. C’est ainsi que Julien, 28 ans, étudiant dans le Nord, l’a découverte. Il aime « les clashs, mais surtout les messages d’acceptation de soi et des autres» délivrés au fil des épisodes. Entre deux répliques humoristiques, les participants – en grande majorité des garçons gays –, que l’on découvre en civil en train de préparer tenues et maquillages, confient des aspects douloureux de leur existence. Ils apparaissent ainsi comme des modèles pour bien des membres de la communauté LGBT (mais pas seulement).
Oracles pop
Gagnantes ou non, plusieurs de ces drag-queens sont devenues des stars, telles Latrice Royale, Shangela, Valentina ou Kim Chi qui sont à l’affiche du «Werq the World Tour». Ce spectacle, donné salle Wagram à Paris (17e) hier, mercredi, et lundi prochain, est l’occasion d’applaudir ces oracles pop. «Je suis super excitée à l’idée de revoir les numéros de certaines queens », s’enthousiasmait Anne, fonctionnaire de 33 ans, avant le show de mercredi. Et d’ajouter : « L’émission a eu une influence sur ma vie et m’a, je pense, ouvert l’esprit. De façon plus prosaïque, elle m’a permis de me rapprocher d’amis et de m’en faire des nouveaux. Rien que pour ça, merci, Ru!»Fabien