« Il faut raconter une autre histoire »
Le manager de Montpellier, Patrice Canayer, se confie
Ils sont rares les entraîneurs, tous sports confondus, à avoir obtenu deux succès en Ligue des champions. Monument du hand international, Patrice Canayer a gagné 41 titres avec le Montpellier Handball. Le dernier modifie sa vision de la saison prochaine.
La construction d’un palais des sports est-elle la réponse au titre de champion d’Europe ?
C’est une première réponse au maintien du club au niveau national et européen. J’ai présenté aux 17 actionnaires et au maire de Montpellier les éléments quasi-incontournables pour qu’un club puisse jouer au plus haut niveau national et international. Je suis très satisfait de voir que l’avenir du club au plus haut niveau est pris en compte.
Etre champion d’Europe, ça change quoi ?
Il faut raconter une autre histoire. Les stratégies qui avaient cours il y a un mois ne peuvent plus avoir cours désormais. D’un point de vue structurel, un double élément de réponse a été amené par la négociation avec Montpellier Events pour l’utilisation de l’Arena et la construction du palais des sports à moyen terme. Après, il faut gérer le court terme. Quelle équipe la saison prochaine, quel budget, quel sponsor, quelle campagne d’abonnement ? Allez-vous renforcer l’équipe ? L’équipe doit-elle rester à l’identique ? Ma réponse est non. A-t-on les moyens de faire ce qu’il me semblerait bien de faire, je ne sais pas. Mon téléphone sonne beaucoup. C’est logique, car nos joueurs ont été vus et appréciés. Mais je reçois aussi beaucoup d’appel d’agents de joueurs souhaitant venir à Montpellier. Le problème est davantage financier que technique. Les joueurs sont très sollicités. L’entraîneur l’est-il aussi ? La question, ce ne sont pas les sollicitations, mais de quoi j’ai envie ? Ca peut répondre à des interrogations de type professionnel, mais aussi
« Voir que l’avenir du club est pris en compte par les collectivités est très encourageant. »
de type personnel. Voir que l’avenir du club est pris en compte par les collectivités est très encourageant. Après, il y a ce qui relève du personnel. On a le droit de temps en temps de ne pas s’oublier.
L’Arena va-t-elle créer une nouvelle économie ?
Il est trop tôt pour le savoir. On discute pour créer les conditions de la location de l’infrastructure et de l’acceptation de notre structure. Quel sera notre niveau de marge à l’Arena, c’est l’objet des discussions. Jouer deux-trois matchs à l’Arena, c’est de l’événementiel. Y jouer dix-douze matchs, ça signifie avoir une stratégie commerciale.