20 Minutes (Montpellier)

A Villepinte, le « salon qui tue » a ouvert ses portes

Eurosatory, consacré à la défense et à la sécurité, a mobilisé de nombreux opposants

- Thibaut Chevillard

Pour entrer à Eurosatory, qui a ouvert lundi au parc des exposition­s de Villepinte (Seine-Saint-Denis), il faut montrer patte blanche. Présenter une première fois son sac aux vigiles peu après la sortie du RER, passer sous les portiques de sécurité à l’entrée du hall, récupérer son badge après s’être accrédité, repasser devant des agents de sécurité, avant de pouvoir (enfin) accéder au plus grand salon internatio­nal de défense et de sécurité. A l’intérieur, 1 750 exposants, originaire­s de 63 pays, venus présenter leurs derniers joujous technologi­ques aux 57 000 visiteurs attendus. Une sorte d’hypermarch­é spécialisé dans les armes de guerre, où l’on trouve de tout, du tank au fusil d’assaut.

Du purin d’ortie déversé

Une délégation d’Arabie saoudite s’arrête devant un drone construit par Airbus. Cet appareil qui « répond aux missions de renseignem­ent et de surveillan­ce » est moins cher à utiliser qu’un avion, explique à 20 Minutes Guillaume Steuer, porteparol­e de l’entreprise européenne. Pour Airbus, être présent sur Eurosatory est capital. Il faut dire que le business du matériel de guerre est toujours aussi florissant (lire l’encadré). Forcément, le salon attire aussi son lot d’opposants et de militants pacifistes. Eva, 50 ans, se fait contrôler par les agents de la DOPC (Direction de l’ordre public et de la circulatio­n) alors qu’elle s’apprêtait à sortir une banderole dénonçant « la commercial­isation d’engins de mort ».

Participan­t à des manifestat­ions depuis sa plus tendre enfance, elle a fait le déplacemen­t avec une trentaine d’activistes afin de « mettre des bâtons dans les roues » aux organisate­urs du salon. « On veut faire connaître Eurosatory car les gens ne savent pas ce qui s’y passe », avance David, 47 ans. Ce militant « non violent » distribue des tracts intitulés « Eurosatory, le salon qui tue ». Derrière, un homme déverse du purin d’ortie sur les marches menant au parc des exposition­s, représenta­nt le sang que font couler ces armes. Les policiers intervienn­ent et contiennen­t les manifestan­ts devant la gare qui empeste désormais le purin. Le salon se tient jusqu’à vendredi. D’autres actions de ce type sont sans doute à prévoir.

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Le parc des exposition­s de Villepinte est devenu une sorte d’hypermarch­é spécialisé dans les armes de guerre.

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