« Robusta 1-B accomplit sa mission »
Espace Conçu par les étudiants du Centre spatial, le petit cube a été lancé il y a un an
Au Centre spatial universitaire (CSU) de Montpellier, on suit minute par minute la trajectoire de Robusta 1-B, le tout dernier engin conçu par ses étudiants. « Il passe au- dessus de nos têtes le matin, et tard le soir », explique l’un d’eux, en pointant du doigt la multitude d’écrans qui recouvrent la salle de contrôle. Robusta 1-B est un nanosatellite,
« Nous avions prévu un an de mission pour Robusta 1-B, et il est toujours là » Laurent Dusseau
construit de Aà Z par les jeunes du CSU, l’établissement consacré aux métiers de l’espace de l’université de Montpellier. Lancé en 2017, c’était le deuxième engin de ce type à voir le jour dans la capitale héraultaise. Le premier, pionnier du genre en France, Robusta 1-A, a été mis en orbite en 2012. « Il a eu une durée de vie de trois ans, avant de redescendre, et de fondre sur lui-même », indique une étudiante. Son successeur, lui, est toujours en l’air, et mène de petites expériences destinées à mesurer la dégradation dans l’espace de composants électroniques, qui sont notamment utilisés dans les ordinateurs de bord. Le petit cube a résisté sans vaciller à toutes les éruptions solaires. Pendant un an, la dégradation de ses composants a été enregistrée jour après jour par la station sol, et va maintenant être analysée par des chercheurs. « Lorsque nous avons lancé Robusta 1-B, il y a un an, nous n’en menions pas large, se souvient Laurent Dusseau, le directeur du CSU. Beaucoup de nanosatellites meurent au bout de quelques semaines. Aujourd’hui, Robusta 1-B accomplit sa mission. Nous avions prévu un an de vol, et il est toujours là. » Une centaine de petites mains ont soudé, codé, construit, et suivent le petit cube qui s’est envolé dans l’espace. Parmi eux, il y a Laelien Rivière, étudiant en 1re année de master d’ingénierie spatiale. « Ce type de projet nous permet d’être confrontés à la réalité, à tous les risques inhérents à la vie d’un satellite, note-t-il. Il y a des moments où l’on ne se sent forcément pas très bien, on se dit “Est-ce que ça va marcher ?” C’est du concret, nous travaillons avec les acteurs du spatial, nous avons les moyens du spatial. » Portée par la fondation Van Allen, l’aventure spatiale du CSU n’est pas près de s’arrêter : trois autres nanosatellites sont en projet, l’un d’eux s’envolera avant la fin de l’année.