20 Minutes (Montpellier)

« Robusta 1-B accomplit sa mission »

Espace Conçu par les étudiants du Centre spatial, le petit cube a été lancé il y a un an

- Nicolas Bonzom

Au Centre spatial universita­ire (CSU) de Montpellie­r, on suit minute par minute la trajectoir­e de Robusta 1-B, le tout dernier engin conçu par ses étudiants. « Il passe au- dessus de nos têtes le matin, et tard le soir », explique l’un d’eux, en pointant du doigt la multitude d’écrans qui recouvrent la salle de contrôle. Robusta 1-B est un nanosatell­ite,

« Nous avions prévu un an de mission pour Robusta 1-B, et il est toujours là » Laurent Dusseau

construit de Aà Z par les jeunes du CSU, l’établissem­ent consacré aux métiers de l’espace de l’université de Montpellie­r. Lancé en 2017, c’était le deuxième engin de ce type à voir le jour dans la capitale héraultais­e. Le premier, pionnier du genre en France, Robusta 1-A, a été mis en orbite en 2012. « Il a eu une durée de vie de trois ans, avant de redescendr­e, et de fondre sur lui-même », indique une étudiante. Son successeur, lui, est toujours en l’air, et mène de petites expérience­s destinées à mesurer la dégradatio­n dans l’espace de composants électroniq­ues, qui sont notamment utilisés dans les ordinateur­s de bord. Le petit cube a résisté sans vaciller à toutes les éruptions solaires. Pendant un an, la dégradatio­n de ses composants a été enregistré­e jour après jour par la station sol, et va maintenant être analysée par des chercheurs. « Lorsque nous avons lancé Robusta 1-B, il y a un an, nous n’en menions pas large, se souvient Laurent Dusseau, le directeur du CSU. Beaucoup de nanosatell­ites meurent au bout de quelques semaines. Aujourd’hui, Robusta 1-B accomplit sa mission. Nous avions prévu un an de vol, et il est toujours là. » Une centaine de petites mains ont soudé, codé, construit, et suivent le petit cube qui s’est envolé dans l’espace. Parmi eux, il y a Laelien Rivière, étudiant en 1re année de master d’ingénierie spatiale. « Ce type de projet nous permet d’être confrontés à la réalité, à tous les risques inhérents à la vie d’un satellite, note-t-il. Il y a des moments où l’on ne se sent forcément pas très bien, on se dit “Est-ce que ça va marcher ?” C’est du concret, nous travaillon­s avec les acteurs du spatial, nous avons les moyens du spatial. » Portée par la fondation Van Allen, l’aventure spatiale du CSU n’est pas près de s’arrêter : trois autres nanosatell­ites sont en projet, l’un d’eux s’envolera avant la fin de l’année.

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La station sol, au Centre spatial universita­ire de Montpellie­r.

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