Kendji Girac revient au turbin avec un album plus urbain
Musique Le chanteur a sorti son troisième album, « Amigo », en collaboration avec Damso et Vianney
« Je refuse des mots qui ne correspondent pas à mon vocabulaire.»
C’est un Kendji Girac préoccupé par son poids que l’on a retrouvé dans un café parisien, en août. « Sur les réseaux sociaux, certains ont dit que j’avais grossi de 10 kg, glisse le chanteur. Ce n’est pas vrai, j’ai dû en prendre trois ou quatre. Ça m’a blessé, mais ça m’a donné envie de revenir en forme. » Un retour en forme et en force pour l’artiste de 22 ans, qui a sorti son nouveau disque de treize titres, Amigo, vendredi. « Cet album, je pense, va être un gros tournant dans ma carrière, envisage-t-il. C’est mon troisième, j’imagine que je n’ai pas le droit de me tromper. » Les deux premiers albums, Kendji et
Ensemble, sortis en 2014 et 2015, ont été respectivement double disque de diamant et disque de diamant (plus de 1 million d’exemplaires vendus pour le premier et plus de 500000 pour le deuxième). L’objectif est de faire aussi bien, et Amigo contient suffisamment de morceaux solides pour ouvrir la voie à un succès comparable à celui de ses prédécesseurs. Le public y retrouvera les rythmes chaleureux qu’il affectionne tout en découvrant chez lui une nouvelle facette. « J’écoute beaucoup de rap. J’ai donc voulu faire de l’urbain», raconte le chanteur qui a sollicité «la plume incroyable» de Damso pour quatre titres. On retrouve aussi la signature de Vianney sur trois morceaux. «Je lui ai raconté des histoires de ma vie et il m’a écrit des chansons sur mesure », se réjouit Kendji, très attentif à la pertinence des paroles. « Parfois, je refuse des mots qui ne correspondent pas à mon vocabulaire. Je veux des mots qui me ressemblent, du quotidien.» L’artiste qui n’avait pas tout à fait 18 ans lorsqu’il a remporté « The Voice » en 2014 sait, qu’il le veuille ou non, qu’il incarne la communauté des gens du voyage. « Je n’ai jamais été un porte-parole et je ne veux pas l’être. Mais j’ai montré aux gens que, chez les gitans – excusez-moi pour l’expression –, il n’y a pas que des cons. J’ai fait voir ce côté positif, et je suis content d’avoir adouci les préjugés à deux balles venus d’un autre temps. Même les gitans se sont radoucis à mon égard, car ils voient que j’ai une bonne démarche. »