« Deschamps a été royal »
Football Les réalisateurs du documentaire sur l’épopée russe des Bleus, Théo Schuster et Emmanuel Le Ber, racontent leur Mondial
Un peu plus d’un mois après le sacre en Russie, les joueurs français se retrouvent, ce lundi, en vue des matchs face à l’Allemagne et aux Pays-Bas. Ils pourront de nouveau regarder le documentaire Les Bleus 2018 : au coeur de l’épopée russe, réalisé par Théo Schuster et Emmanuel Le Ber, qui se sont confiés à 20 Minutes.
Au départ, Deschamps était partant pour votre documentaire ?
Emmanuel Le Ber : Il n’était pas hyper chaud. Mais notre leitmotiv était de lui dire que notre film, le côté artistique de la démarche, ne viendrait jamais empiéter sur l’aspect sportif de leur aventure. Une fois qu’il nous a donné son accord, il a été royal. Il n’a jamais entravé notre travail, on a vraiment eu open bar pour faire notre docu.
Théo Schuster : La plus belle chose dans tout ça, c’est le texto qu’il nous a envoyé une fois que le documentaire a été diffusé. Il nous dit : « Bravo les gars, je sais que je ne suis pas toujours facile à vivre, mais vous avez fait un super boulot. » Le documentaire n’était diffusé qu’en cas de qualification en finale. C’est dur de se dire que tout peut être anéanti si jamais ils n’y vont pas…
T.S. : Oui, mais c’est comme pour les joueurs. Ils partent sur une compète, ils ne savent pas s’ils vont la gagner. Donc on se met comme eux, en mode commando. Après, c’est vrai qu’il y a des moments où on a tremblé. Le match contre l’Argentine… Je suis carrément sorti du stade à 1-2, car je ne pouvais plus regarder, c’était trop dur mentalement. Et j’ai raté le but de Pavard !
Vous sentez, à un moment donné, qu’il y a un truc qui monte, qu’une dynamique se crée et qu’ils vont peut-être aller au bout ?
T.S. : Le jour de France-Argentine, justement. C’est le déclic. Rien que dans le discours de Pogba avant d’entrer sur la pelouse, on sent qu’il est en train de se passer quelque chose de potentiellement fort. En regardant votre documentaire, on a la sensation d’assister à la transformation de Pogba dans son leadership. Vous aussi ? E.L.B. : Complètement. Et c’était même assez jouissif de ressentir ça en direct. Plus le temps passe et plus
on sent que le garçon se transforme. Nous, on le découvre, mais surtout lui se découvre aussi. Il y a presque un côté super-héros, quand le mec prend conscience de ses pouvoirs. L’ombre des Yeux dans les Bleus plane-t-elle quand on se lance là-dedans ?
T.S. : Oui, mais c’était plus une pression positive qu’autre chose. On l’a vu, on sait qu’on ne fera pas le même truc, on ne vit pas à la même époque, les modes de communication ont changé… On sait qu’on va se faire spoiler nos trucs sur Instagram par les joueurs. Propos recueillis par Aymeric Le Gall