Les Bleus éclipsés du titre de meilleur joueur de l’année
Aucun Français ne figure sur le podium des meilleurs joueurs de l’année
Bronzage de saison et sourire sincère. Didier Deschamps était heureux de retrouver tout le monde à Clairefontaine, lundi, plus d’un mois après le sacre en Russie et avant le premier match de Ligue des Nations contre l’Allemagne, jeudi. Mais il a quand même blêmi lorsqu’il a appris qu’aucun Français ne figurait sur la liste, dévoilée par la Fifa, des trois meilleurs joueurs de l’année, qui est une sorte de prise de pouls informelle avant le Ballon d’or en décembre. Sont présents deux vainqueurs de la Ligue des champions (le Croate Modric et le Portugais Ronaldo) et le meilleur joueur de Premier League (l’Egyptien Salah). Pas de champion du monde, donc.
Le Mondial dévalué?
« Un Français l’aurait bien mérité, a réagi le sélectionneur. Pas uniquement par rapport au titre de champion du monde, mais par rapport à la saison qu’ils ont faite. Je suis déçu pour eux.» C’était un peu plus que de la déception de circonstance. Presque le devoir de défendre un titre mondial qu’on sent déjà dévalorisé, que ce soit dans sa richesse collective ou dans ses réussites individuelles. Le meilleur gardien du Mondial ? le Belge Courtois, et pas Lloris. Le meilleur joueur? Modric, parce qu’il est beau à voir jouer, et que c’est faire preuve de mansuétude que de réserver un accessit aux perdants magnifiques. En toile de fond, la course au Ballon d’or, que le monde entier a envie de voir filer ailleurs que dans l’estomac de Messi ou de CR7, et les balbutiements d’un lobby pro-Modric, signe que la Ligue des champions est devenue plus importante que le Mondial… On se fout du Ballon d’or, qui va à l’encontre même des principes collectifs bien incarnés par l’équipe de France cet été, diriez-vous? On s’en fiche un peu moins si c’est une récompense qui vise à refaire de la conquête de la Coupe du monde l’élément central d’une carrière. La carrière de Didier Deschamps est déjà pleine de trophées. Mais il pourrait, lui, décrocher celui de meilleur entraîneur de l’année. Face à lui, Zidane et Dalic, le sélectionneur croate. Elire DD contribuerait à éclaircir la tonalité du message général.