« Quand un enfant dit qu’on lui a touché le zizi, il faut saisir la justice »
« Chaque citoyen a l’obligation de dénoncer des soupçons de viols sur mineurs. Alors, cessez de vous cacher ! » Ce sont par ces mots que la présidente de la cour d’assises des Hauts-de-Seine s’est adressée à Ingrid F. Conseillère à la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS), ce témoin a tenté, lundi, d’expliquer pourquoi elle n’avait pas saisi la police ou la justice après avoir reçu, en 2013, un double signalement d’agressions sexuelles commises par Edouard de B., un animateur périscolaire de Courbevoie. « Ça peut paraître curieux mais, à l’époque, c’était lui qui était considéré comme victime… », lâche-t-elle.
Des témoins dans l’embarras
Dans le box, Edouard de B. est jugé pour avoir violé deux enfants et agressé sexuellement treize autres dans trois écoles entre 2012 et 2015. S’il nie les viols, il a reconnu avoir caressé des enfants. A l’autre bout du prétoire, les parents de victimes font corps. « Quand un enfant dit qu’on lui a touché le zizi, il faut saisir la justice », témoigne la mère d’un garçon de 6 ans. A la barre, les témoins se succèdent, incapables de répondre aux questions. Edouard de B., lui, encourt une peine de vingt ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu vendredi. Les témoins pourraient faire l’objet de poursuites, dans le cadre d’une procédure pour « non-dénonciation de crime sexuel ».