Julien Tomas, en plein dans le coeur
A 33 ans, Julien Tomas est de retour au MHR, là où tout a commencé
Le même regard franc et chaleureux, la même flamme au fond des yeux. Le temps n’a pas de prise sur Julien Tomas. Les souvenirs, si en revanche. Cinq ans après l’avoir quittée pour Castres, puis Paris et Pau, le demi de mêlée est de retour à la maison. Montpellier, c’est la ville qui l’a vu pousser ses premiers cris, il y a 33 ans. Le MHR, le club qui l’a vu naître au rugby cinq ans plus tard et le club qu’il n’a jamais complètement quitté. « Quand je revenais, j’ai toujours été bien accueilli par le bureau, le président, les supporters, explique le numéro 9. Je n’étais pas là, mais quelque chose était resté là. J’ai toujours tout donné pour les maillots que j’ai portés. Mais quand c’est pour ton club de coeur, l’énergie est décuplée. »
Le destin a forcé ces retrouvailles. La rupture du ligament croisé de Benoît Paillaugue, en mars, a précipité des contacts frémissants. En fin de contrat dans le Béarn, Julien Tomas n’a pas hésité quand le MHR lui a proposé un contrat de joker médical pour commencer cette saison, jusqu’au retour de « La Paille » sur les terrains. Après, « si on me propose de rester, je signerai des deux mains, assure-t-il Sinon, j’espère qu’on pourra envisager une reconversion. Après ma carrière, le plus tard possible, j’aimerais passer mes diplômes d’entraîneur. J’ai toujours aimé ça. »
Julien Tomas à Montpellier, il faut évidemment y voir la patte Cotter. Jamais ce retour n’aurait été envisageable sous Jake White, l’homme qui avait pensé faire de Montpellier un grand club en empilant de grands noms. « On dirait qu’il n’est jamais parti. Il aime ce club, ça se sent, évoque l’entraîneur. Il est revenu pour faire quelque chose. Il veut gagner. Il apporte énormément d’enthousiasme dans le groupe. » Même message du côté de Louis Picamoles, son pote au temps des copains, avec Fufu Ouedraogo et « Fouasse » (François Trinh-Duc) : « Si on m’avait dit il y a dix ans qu’on se retrouverait dix ans après… C’est un joueur d’expérience, il connaît très bien la maison qu’il a dans le coeur. C’est important pour les plus jeunes d’avoir ce genre de mecs dans le vestiaire qui leur inculque les valeurs du club. » L’international aux trois sélections a pourtant eu peur il y a quelques années. Peur que le MHR « perde son ADN. Mais, aujourd’hui, grâce à Vern je pense, ce n’est pas le cas. J’ai retrouvé le club que j’avais quitté. Le club avec les valeurs que j’aime. » Voilà une magnifique déclaration d‘amour.
« On dirait qu’il n’est jamais parti. Il aime ce club, ça se sent. Il est revenu pour faire quelque chose. » Vern Cotter