20 Minutes (Montpellier)

«Les jeunes seront formés jusqu’à 18 ans»

Le porte-parole du gouverneme­nt dévoile les grandes lignes du plan pauvreté. Parmi elles figure l’extension de l’obligation de formation jusqu’à la majorité.

- Propos recueillis par Laure Cometti et Nicolas Raffin

Emmanuel Macron présente son plan pauvreté, ce jeudi. Un plan que Benjamin Griveaux présente comme une «révolution». En exclusivit­é pour

20 Minutes, le porte-parole du gouverneme­nt dévoile, notamment, le montant qui lui sera alloué.

Quelle est l’approche du gouverneme­nt pour lutter contre la pauvreté ?

C’est de mettre le travail au coeur de la lutte contre la pauvreté, mieux le rémunérer et accompagne­r vers l’emploi ceux qui n’en ont pas, par l’éducation et la formation. On va mettre donc plus de moyens. Notre plan pauvreté se chiffre à 8 milliards d’euros, répartis sur quatre ans.

Concrèteme­nt, quelles sont vos solutions ?

Aujourd’hui, quand vous commencez à toucher le RSA, vous pouvez attendre plus de six mois avant d’avoir un rendez-vous. Le système marche sur la tête : tout est saucissonn­é, c’est extrêmemen­t compliqué. C’est pour ça que 30% des gens qui ont droit au RSA n’en font même pas la demande. Désormais, au bout d’un mois maximum, chaque nouveau bénéficiai­re aura un entretien pour faire le point sur ses compétence­s, mais aussi sur ses besoins en matière de formation, de santé, de logement.

Comment allez-vous tenir ce délai ?

Il faut mettre plus de personnes en face, faire en sorte que les circuits soient plus compréhens­ibles et plus simples. Il faut aussi mieux former les travailleu­rs sociaux dont les missions doivent évoluer pour mieux s’adapter aux besoins réels des personnes, par exemple à des situations d’illettrism­e. Pôle emploi aura également un rôle à jouer. Pour l’instant, il s’occupe assez peu des bénéficiai­res du RSA, on veut impliquer tous les acteurs.

Les effectifs des travailleu­rs sociaux et des agents de Pôle emploi vont donc augmenter ?

Je ne suis pas capable de vous le dire aujourd’hui. Des discussion­s ont lieu.

Qu’avez-vous prévu pour aider les jeunes ?

Un quart des sans-abri sont d’ex-bénéficiai­res de l’aide sociale à l’enfance (ASE), donc elle ne fonctionne pas bien. Par ailleurs, deux millions de jeunes entre 18 et 29 ans n’ont ni emploi ni formation. Nous allons étendre l’obligation de formation jusqu’à 18 ans [contre 16 ans actuelleme­nt, lire l’encadré].

Cela ne revient-il pas à décaler le problème après les 18 ans ?

Une fois qu’on a 18 ans, on est majeur, l’Etat ne peut pas vous obliger à faire quelque chose. Mais il sera possible de bénéficier de l’aide sociale à l’enfance jusqu’à 21 ans. On ne lâchera plus les jeunes précaires après leur majorité.

Qu’allez-vous faire pour les enfants, dont un sur cinq vit sous le seuil de pauvreté ?

Nous allons construire 30000 places de crèche et nous allons généralise­r le «tiers-payant» de complément de garde [à domicile] dès 2019. Il n’y aura pas d’avance de frais à faire lorsqu’on aura besoin de trouver une garde. Ces mesures concernero­nt en priorité les quartiers «politique de la ville» (QPV). Nous allons aussi distribuer des petits déjeuners aux primaires des quartiers prioritair­es. C’est une mesure indispensa­ble, qui fait partie d’un tout : vous ne pouvez pas vous occuper que de l’emploi, ou que du logement, ou que de la santé.

« Le système marche sur la tête : tout est saucissonn­é, c’est extrêmemen­t compliqué. »

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«Le travail est au coeur de la lutte contre la pauvreté», assure le porte-parole du gouverneme­nt.

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