Paul-Valéry soigne sa rentrée après les blocages
Université Cinq mois après le blocage, c’est la rentrée ce lundi à la faculté de lettres
Les étudiants de Paul-Valéry retrouvent le chemin des amphithéâtres, ce lundi, cinq mois après l’un des mouvements de protestation les plus importants de l’histoire du campus. Pendant deux mois, l’université de lettres a été paralysée par des militants, qui occupaient les lieux jour et nuit, pour protester contre la réforme de l’enseignement supérieur.
« Ces turbulences ont été au premier plan, au détriment de l’action de fond. » Patrick Gilli, président de l’université
Des amphithéâtres ont été tagués, la salle des serveurs dévastée, et les examens ont été organisés dans le plus grand des chaos. L’Etat a versé 750 000 € à l’université pour faire face aux dégâts générés par le mouvement, et rembourser les frais liés au renforcement de la sécurité sur le campus. Aujourd’hui, Paul-Valéry veut redorer son image, écornée par le blocage. « Ces turbulences ont été mises au premier plan, au détriment de l’action de fond, et de l’activité innovante du campus », confie Patrick Gilli, son président.
Pointée du doigt pour l’impitoyable sélection qu’elle opérait dans ses filières, l’université assure qu’elle a pu accueillir cette rentrée « tous les étudiants qui souhaitaient s’inscrire ». « Cela a une contrepartie, car les effectifs enflent », note Patrick Gilli. En première année, il y a 5 840 inscrits, contre 5 500 l’année dernière à la même époque. « Par ailleurs, nos filières de master accueilleront 20 à 25 % d’étudiants en plus », reprend le président de l’université, qui va dépasser la barre des 20000 étudiants. Le Scum, Syndicat de combat universitaire, n’est pas si optimiste.
L’organisme de défense des droits des étudiants évoque « des étudiants dans des voies de garage à cause de Parcoursup et une sélection en master, qui sont des motifs d’appréhension, d’indignation et de mobilisation ». Problème : face à son succès, la faculté est devenue presque trop petite. « La situation reste tendue logistiquement, nous sommes sous-dotés en mètres carrés, reprend Patrick Gilli. Nous avons 1,5 m2 par étudiant, contre 2 à 5 m2 dans les autres universités. Nous pourrons notamment respirer un peu au terme des travaux du plan Campus, en 2023, lorsque l’actuelle bibliothèque sera réaménagée en salles de cours. » En attendant, des bungalows temporaires devraient être installés à Paul-Valéry.