20 Minutes (Montpellier)

Paul-Valéry soigne sa rentrée après les blocages

Université Cinq mois après le blocage, c’est la rentrée ce lundi à la faculté de lettres

- Nicolas Bonzom

Les étudiants de Paul-Valéry retrouvent le chemin des amphithéât­res, ce lundi, cinq mois après l’un des mouvements de protestati­on les plus importants de l’histoire du campus. Pendant deux mois, l’université de lettres a été paralysée par des militants, qui occupaient les lieux jour et nuit, pour protester contre la réforme de l’enseigneme­nt supérieur.

« Ces turbulence­s ont été au premier plan, au détriment de l’action de fond. » Patrick Gilli, président de l’université

Des amphithéât­res ont été tagués, la salle des serveurs dévastée, et les examens ont été organisés dans le plus grand des chaos. L’Etat a versé 750 000 € à l’université pour faire face aux dégâts générés par le mouvement, et rembourser les frais liés au renforceme­nt de la sécurité sur le campus. Aujourd’hui, Paul-Valéry veut redorer son image, écornée par le blocage. « Ces turbulence­s ont été mises au premier plan, au détriment de l’action de fond, et de l’activité innovante du campus », confie Patrick Gilli, son président.

Pointée du doigt pour l’impitoyabl­e sélection qu’elle opérait dans ses filières, l’université assure qu’elle a pu accueillir cette rentrée « tous les étudiants qui souhaitaie­nt s’inscrire ». « Cela a une contrepart­ie, car les effectifs enflent », note Patrick Gilli. En première année, il y a 5 840 inscrits, contre 5 500 l’année dernière à la même époque. « Par ailleurs, nos filières de master accueiller­ont 20 à 25 % d’étudiants en plus », reprend le président de l’université, qui va dépasser la barre des 20000 étudiants. Le Scum, Syndicat de combat universita­ire, n’est pas si optimiste.

L’organisme de défense des droits des étudiants évoque « des étudiants dans des voies de garage à cause de Parcoursup et une sélection en master, qui sont des motifs d’appréhensi­on, d’indignatio­n et de mobilisati­on ». Problème : face à son succès, la faculté est devenue presque trop petite. « La situation reste tendue logistique­ment, nous sommes sous-dotés en mètres carrés, reprend Patrick Gilli. Nous avons 1,5 m2 par étudiant, contre 2 à 5 m2 dans les autres université­s. Nous pourrons notamment respirer un peu au terme des travaux du plan Campus, en 2023, lorsque l’actuelle bibliothèq­ue sera réaménagée en salles de cours. » En attendant, des bungalows temporaire­s devraient être installés à Paul-Valéry.

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Cette rentrée, l’université va passer la barre des 20000 étudiants inscrits.

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