Une marche vers l’école ordinaire
Une classe consacrée à des enfants de 3 à 6 ans, présentant des troubles sévères du spectre autistique, a fait sa rentrée à Grabels
Ils s’appellent Adam, Gabriel, Samir, Yanis ou Lola. Cette semaine, sept enfants, âgés de 3 à 6 ans, atteints de troubles du spectre autistique, ont fait leur rentrée dans une classe spécialisée, au sein de l’école maternelle Jean-Ponsy, à Grabels, au nord-ouest de Montpellier. Mis en place sous l’égide de l’Education nationale, de l’Agence régionale de la santé et de l’association Adages, ce dispositif d’accueil innovant est au coeur du Plan autisme, qui vise à offrir des solutions aux parents d’enfants présentant des troubles avérés du spectre autistique.
Dans la classe, il y a des jouets d’éveil, de petits livres, des crayons de couleur, des dessins... Comme dans une classe ordinaire. Sauf qu’ici, une enseignante spécialisée, mais aussi un psychologue, un orthophoniste et un psychomotricien prennent en charge de petits élèves dont l’état empêche une scolarisation en milieu traditionnel.
« Un soulagement »
« Nous commençons avec une heure par jour avec les enfants, en présence des familles, à la découverte de la salle de classe, puis nous rajouterons peu à peu du temps de présence, puis la prise de repas, puis la sieste, confie Isabelle Porteix, l’enseignante en charge de cette nouvelle classe. Si cela est possible, certains seront ensuite accueillis à plein temps, quatre jours par semaine. » « Pendant trois ans, le dispositif conjugue des réponses éducatives et thérapeutiques, reprend Christophe Fanguin, le directeur de l’Institut médico-éducatif Les Oliviers, à la Chamberte, qui porte le projet. Nous mettons en place des outils qui permettent aux enfants d’amoindrir leurs difficultés d’être avec les autres, d’interagir, de gagner en autonomie. A terme, si les enfants sont en capacité d’intégrer une classe ordinaire, ils le feront, accompagnés par une auxiliaire de vie scolaire, par exemple. Pour les autres, ils pourront être dirigés vers un établissement spécialisé. »
Amina, maman de trois enfants, a pu inscrire son petit dernier, Adam, dans cette nouvelle classe. Atteint de troubles sévères du spectre autistique, le petit garçon ne parle pas, et ne peut pas intégrer une classe traditionnelle. Elle est tellement « heureuse » qu’elle envisage de s’installer dans le village, pour être au plus près de l’école. « C’est un soulagement pour moi, pour le petit, confie la jeune femme. Il n’a été accepté dans aucune école. Je suis pratiquement sûre qu’il va évoluer, qu’il va progresser grâce à ce dispositif, qu’il va commencer à faire des choses qu’il n’arrivait pas à faire jusqu’ici. Le fait que ce soit dans une école ordinaire est aussi très important. Mon enfant n’est pas dans un institut spécialisé, il peut aller dans la cour, comme les autres enfants. »