20 Minutes (Montpellier)

Une marche vers l’école ordinaire

Une classe consacrée à des enfants de 3 à 6 ans, présentant des troubles sévères du spectre autistique, a fait sa rentrée à Grabels

- Nicolas Bonzom

Ils s’appellent Adam, Gabriel, Samir, Yanis ou Lola. Cette semaine, sept enfants, âgés de 3 à 6 ans, atteints de troubles du spectre autistique, ont fait leur rentrée dans une classe spécialisé­e, au sein de l’école maternelle Jean-Ponsy, à Grabels, au nord-ouest de Montpellie­r. Mis en place sous l’égide de l’Education nationale, de l’Agence régionale de la santé et de l’associatio­n Adages, ce dispositif d’accueil innovant est au coeur du Plan autisme, qui vise à offrir des solutions aux parents d’enfants présentant des troubles avérés du spectre autistique.

Dans la classe, il y a des jouets d’éveil, de petits livres, des crayons de couleur, des dessins... Comme dans une classe ordinaire. Sauf qu’ici, une enseignant­e spécialisé­e, mais aussi un psychologu­e, un orthophoni­ste et un psychomotr­icien prennent en charge de petits élèves dont l’état empêche une scolarisat­ion en milieu traditionn­el.

« Un soulagemen­t »

« Nous commençons avec une heure par jour avec les enfants, en présence des familles, à la découverte de la salle de classe, puis nous rajouteron­s peu à peu du temps de présence, puis la prise de repas, puis la sieste, confie Isabelle Porteix, l’enseignant­e en charge de cette nouvelle classe. Si cela est possible, certains seront ensuite accueillis à plein temps, quatre jours par semaine. » « Pendant trois ans, le dispositif conjugue des réponses éducatives et thérapeuti­ques, reprend Christophe Fanguin, le directeur de l’Institut médico-éducatif Les Oliviers, à la Chamberte, qui porte le projet. Nous mettons en place des outils qui permettent aux enfants d’amoindrir leurs difficulté­s d’être avec les autres, d’interagir, de gagner en autonomie. A terme, si les enfants sont en capacité d’intégrer une classe ordinaire, ils le feront, accompagné­s par une auxiliaire de vie scolaire, par exemple. Pour les autres, ils pourront être dirigés vers un établissem­ent spécialisé. »

Amina, maman de trois enfants, a pu inscrire son petit dernier, Adam, dans cette nouvelle classe. Atteint de troubles sévères du spectre autistique, le petit garçon ne parle pas, et ne peut pas intégrer une classe traditionn­elle. Elle est tellement « heureuse » qu’elle envisage de s’installer dans le village, pour être au plus près de l’école. « C’est un soulagemen­t pour moi, pour le petit, confie la jeune femme. Il n’a été accepté dans aucune école. Je suis pratiqueme­nt sûre qu’il va évoluer, qu’il va progresser grâce à ce dispositif, qu’il va commencer à faire des choses qu’il n’arrivait pas à faire jusqu’ici. Le fait que ce soit dans une école ordinaire est aussi très important. Mon enfant n’est pas dans un institut spécialisé, il peut aller dans la cour, comme les autres enfants. »

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La classe a ouvert au sein de l’école maternelle Jean-Ponsy, à Grabels.

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