Vers l’arrêt de l’impression systématique des tickets?
Consommation La députée LREM Patricia Mirallès a déposé une proposition de loi
Patricia Mirallès s’attaque aux tickets de caisse. La députée LREM de Montpellier a déposé un projet de loi visant à interdire leur impression systématique dans les commerces, dès 2020. En caisse, les clients devraient ainsi indiquer s’ils souhaitent repartir avec leur ticket, ou non.
12,5 milliards de tickets par an
« Cet usage existe déjà dans d’autres pays [aux Etats-Unis, notamment], indique la députée. Les tickets finissent souvent à la poubelle, ou par terre. Dans les caisses automatiques, les clients ne les prennent pas, parfois. » Pour Patricia Mirallès, le ticket pourrait aussi être dématérialisé, envoyé par mail, ou via une carte de fidélité. Cosignée par une trentaine de parlementaires, la proposition a d’abord un enjeu économique, car chaque année, en France, 12,5 milliards de tickets de caisse seraient édités : un bureau de tabac utiliserait un rouleau de 80 m par jour à environ 1,30 € l’unité, et un hypermarché, plus de 10 000 par an. L’objectif est aussi environnemental, en matière de déchets, de pollution et de consommation de papier. Enfin, la députée évoque un enjeu de santé. « Alors que beaucoup d’acteurs ont fait le choix de ne plus recourir aux tickets contenant du bisphénol A pour le remplacer par du bisphénol F ou S, aucune étude suffisante pour garantir son innocuité hormonale n’a été entreprise », note Patricia Mirallès. Charles Sultan, médecin et spécialiste des perturbateurs endocriniens, confirme ces craintes. « Des travaux montrent que les dérivés du bisphénol, notamment le S, présentent des signes de nocivité aussi importants que le A, confie le professeur. Le bisphénol est un perturbateur endocrinien sévère, diabétogène et obésogène, capable d’altérer les fonctions de reproduction, de modifier la défense immunitaire et la croissance cellulaire. » La proposition pourrait être étudiée en janvier ou février.