20 Minutes (Montpellier)

La cure de jouvence de Barbosa

Football A 42 ans, l’ancien joueur de Montpellie­r s’est engagé cet été à Alès

- Jérôme Diesnis

Certains petits signes sont de grands révélateur­s. Quinze ans après son départ de Montpellie­r, Cédric Barbosa a conservé le même numéro de téléphone. C’est un détail, mais un truc improbable pour la majorité des footballeu­rs qui changent de 06 tous les six mois. Ou à chaque changement de club... Pas le natif d’Aubenas, du genre fidèle. « Fidèle à des valeurs auxquelles j’attache beaucoup d’importance, explique-t-il. La rigueur, la continuité des choses, le respect. Toute une éducation qu’on m’a appris jeune. » Fidèle, aussi, à son histoire personnell­e. Pour lui, le foot profession­nel a débuté en 1992, à Alès (à l’OAC). Deux ans plus tard, à 18 ans, il disputait son premier match de L2 dans le Gard. Le début d’une carrière qui l’a amené à jouer environ 620 matchs, dont plus de la moitié en L1. A 42 ans, voilà la boucle bouclée : l’éternel numéro 14, presque partout où il est passé, comme à Montpellie­r, est de retour dans la ville qui l’a vu naître au haut niveau. « A la fin de mon contrat à Evian, je n’avais pas un feeling très important avec le nouveau coach, raconte Barbosa. Je suis parti deux saisons à Annecy en N2. Cet été, j’étais à Alès d’où est originaire ma femme. J’ai discuté avec Jean-Marie Pasqualett­i [directeur sportif de l’OAC] et je me suis retrouvé à dire pourquoi pas. A 42 ans, si je devais jouer quelque part à ce niveau, ça ne pouvait être que là. » Le milieu avait quitté Alès en L2. Le club au long passé profession­nel (30 saisons en L2, 6 en L1) a traversé les tempêtes et a sauvé sa peau sur tapis vert d’une relégation en championna­t régional cet été. L’idée d’aider à la reconstruc­tion lui a plu. « Physiqueme­nt, je me sens bien et j’ai toujours le même plaisir à venir à l’entraîneme­nt. Je n’ai jamais perdu de vue la chance que j’ai de faire ce que j’aime, par rapport à ceux qui triment. » Samedi, contre Ajaccio au septième tour de la Coupe de France, Alès retrouvera un peu de son lustre. Mickaël Bertrand, supporter de longue date de l’OAC et webmaster du site www.allez-ales.fr savoure cette résurrecti­on. « Cédric Barbosa symbolise le retour d’un état d’esprit disparu depuis des années. »

Avec les Hilton, Nivet ou Buffon, Barbosa, en L1 il y a quatre ans encore, a cassé les codes. « A un moment, on ne parlait que des jeunes et du modèle de formation à la française, assure-t-il. On est quelques-uns à avoir contribué à changer les mentalités, prouver que deux, trois trentenair­es dans une équipe, c’est important aussi. » Dimanche, à Blagnac, Barbosa a marqué. Alès est leader invaincu de son championna­t. « Une révolution ! », n’en revient toujours pas Mickaël Bertrand...

« Je n’ai jamais perdu de vue la chance que j’ai, par rapport à ceux qui triment. » C. Barbosa

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Cédric Barbosa, ici face à Juninho, a joué six saisons sous le maillot du MHSC.

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