20 Minutes (Montpellier)

Attendus au tournant

L’avenir des « gilets jaunes », sans structure centrale ni interlocut­eur identifié, reste des plus incertains après un week-end de mobilisati­on dans toute la France.

- Nicolas Bonzom

« Souriez, vous êtes taxés! », « Macron, démission ! »… Au rond-point de Baillargue­s, les « gilets jaunes » étaient toujours là, dimanche aprèsmidi. Sous le regard des gendarmes, plusieurs dizaines de manifestan­ts ont mis en place un barrage filtrant, occasionna­nt un embouteill­age sur la route qui mène à Montpellie­r.

Un feu et des croissants

Certains automobili­stes klaxonnent par solidarité, ou affichent un gilet jaune sur le tableau de bord. D’autres, le visage fermé, lâchent quelques noms d’oiseaux ou montrent des signes d’impatience. Comme cette dame, qui fait de grands gestes pour que les « gilets jaunes » déplacent les plots qui ralentisse­nt le trafic. « Certains automobili­stes nous soutiennen­t, d’autres ne comprennen­t pas, mais cela reste minoritair­e. Depuis samedi, nous n’avons eu que deux "énervés". Ils ont simplement jeté les plots en l’air, pour passer », confie Stessie, qui est mobilisée depuis samedi midi. « On ne bloque pas, on ne peut pas bloquer, reprend un autre manifestan­t. Les plots, ça ralentit un peu les automobili­stes, on discute avec eux, on leur explique pourquoi on se mobilise. »

Sur le rond-point de Baillargue­s, un petit camp de fortune s’est mis en place. Un feu a été allumé pour se réchauffer sur le bord de la route, et des croissants attendent sur une table les plus affamés. « On a passé la nuit ici, on est épuisé, mais on est là, reprend Stessie. Les plus fatigués rentrent chez eux, dorment un peu, prennent une douche, puis reviennent. Il y a des gens très gentils qui nous apportent des choses à manger ou à boire. Lorsque l’on a besoin de quelque chose, on le poste sur nos réseaux sociaux, les gens nous les amènent. » « On s’est relayé, notamment entre minuit et 6 h du matin, ajoute Wilfried, chauffeur routier. Il y a une vraie effervesce­nce, une ambiance bon enfant. » Annie, de son côté, est émue de constater que « des gens qui ne se connaissai­ent pas samedi se retrouvent ensemble, autour d’une même cause ». Entre Baillargue­s et Vendargues, les « gilets jaunes » ont prévu de rester mobilisés jusqu’à « mardi au moins ».

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A Villefranc­he-sur-Saône (Rhône), samedi.A nos lecteurs. Chaque mardi, retrouvez « 20 Minutes » en version PDF sur le site et les applicatio­ns mobiles. Et suivez l’actualité sur l’ensemble de nos supports numériques.
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Dimanche, sur un rond-point entre Baillargue­s et Vendargues.

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