Muller se jette à l’eau vers Tokyo
Disqualifiée après son arrivée aux JO de Rio, la nageuse de Montpellier est passée à autre chose, grâce à de nouvelles aventures
Aux yeux du grand public, Aurélie Muller restera peut-être celle dont la médaille d’argent a été retirée après l’arrivée aux Jeux olympiques de Rio en 2016. Pourtant, la carrière de la nageuse en eau libre, qui s’entraîne à Montpellier avec Philippe Lucas, est loin de se résumer à cette désillusion brésilienne. Et ses aventures dans l’eau sont loin d’être finies.
Le 9 novembre, sur 10 km à Abu Dhabi, la Mosellane de 28 ans a franchi la première marche dans la course aux Jeux de Tokyo en 2020. Pour sa première compétition internationale depuis seize mois, elle a fini 5e, histoire de se pré-qualifier pour les Mondiaux de 2019 – où un Top 10 garantira un ticket olympique. Pourtant, au moment de retrouver concurrence, équipe de France et adrénaline dans les Emirats, la tristesse de Rio 2016 est remontée. « En descendant prendre le petit-déjeuner à l’hôtel, je suis tombée nez à nez sur le juge qui m’a disqualifiée, raconte Muller. C’était la première fois que je le revoyais. Pas simple... »
Folle course et études
Depuis Rio, Aurélie Muller est sortie de sa routine. En manque de motivation, elle s’est d’abord tournée vers une course folle en Argentine : un 57 km dans un fleuve où elle a terminé à la 3e place. Pour se dépasser, mettre fin à sa façon à l’issue subie de son rêve olympique, et apprendre sur ellemême. « Aux Mondiaux de Budapest [en 2017] à deux, trois bornes de la fin quand c’était dur, je me disais : “Ce n’est rien, t’as déjà fait 57 !” » Après son deuxième titre mondial, la Lorraine s’est aussi lancée dans un BTS diététique, avec séances en bassin le matin et cours dans la foulée. En cravachant, elle a validé ses stages, en attendant de finir sa formation en 2021. Aurélie Muller a finir par repasser à deux sessions par jour deux mois avant Abu Dhabi. Avec un message : « Vous ne l’avez pas vue pendant un an, mais elle est là, il ne faut pas l’oublier. » Pour l’élève de Philippe Lucas, il y a encore du boulot. Après l’endurance, il lui reste à retrouver vitesse et intensité. Ce week-end, elle a bossé ça aux championnat de France en petit bassin. Oui, Muller est de retour. Mais avec une vision du sport bien différente depuis Rio.