20 Minutes (Montpellier)

Capricieux, intolérant­s, caractérie­ls... Les clichés qui font souffrir

Acceptatio­n

- Thomas Weill

Camille aussi, qui est bipolaire, cardiaque et hypersomni­aque, connaît bien ce sentiment. «Je refusais que l’on me sache malade, par peur de ne pas pouvoir accéder à un emploi », se souvient-elle.

« Je préfère qu’on me juge d’abord sur mes capacités, mais je sais que j’aurai besoin d’aménagemen­ts ultérieure­ment» dans le cadre du travail, renchérit Cédric*, atteint d’autisme. « Il y a un décalage entre ce qui se voit physiqueme­nt et les capacités qui sont mal identifiée­s, souligne Ivy Daure, psychologu­e clinicienn­e, qui travaille sur la question du handicap. Souvent, les personnes qui ont un handicap invisible sont considérée­s comme à problèmes, intolérant­es, insistante­s, ou avec un mauvais caractère.» Emma atteste : « Mes collègues me voyaient plus comme capricieus­e que comme quelqu’un qui souffre.» « Reconnaîtr­e le handicap devient presque une humiliatio­n pour certains, insiste la docteure en psychologi­e. Une humiliatio­n dans le regard des autres, notamment. Même si la société a évolué, ils veulent faire partie du monde des valides », et plus encore si le handicap est acquis et non inné. « La confusion identitair­e est plus importante quand il s’agit d’un handicap invisible. On peut dépasser ça avec l’aide de profession­nels. L’entourage aussi peut jouer un rôle en se montrant compréhens­if et sensible à cette question», rappelle Ivy Daure. Mais la première étape reste l’acceptatio­n.

* Les prénoms ont été changés.

Le dessin est d’Erika, 22 ans, de l’Esat Image Arts graphiques depuis 2012. Elle est sourde.

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