Un jeu vidéo au féminin
Association Women in Games se bouge pour féminiser cette industrie très masculine
Si les héroïnes ne manquent pas dans l’histoire des jeux vidéo (Samus, Lara Croft ou Zelda), il y a encore peu de femmes dans l’industrie qui les fabriquent. Ouvrir plus largement le secteur à la gent féminine est au coeur des préoccupations de l’association Women in Games.
Seulement 15% des effectifs
C’est lors d’une cérémonie très masculine, en 2016, qu’Audrey Leprince, cofondatrice du studio The Game Bakers, et Julie Chalmette, directrice de Bethesda France, ont décidé de se lancer dans la bataille. « Nous avons fait le constat que l’industrie manquait de femmes, particulièrement du côté développement. Et que celles qui en faisaient partie n’étaient pas visibles », souligne Audrey Leprince. « Les femmes sont un peu plus présentes dans certains métiers, comme l’artistique, reprend Chloé Saby, d’Ubisoft. Dans la programmation, en revanche… »
Dans les équipes de développement, les femmes ne représenteraient que 15 % des effectifs, encore moins dans la programmation. Pour Chloé Saby, le problème vient de l’école. « Au collège, au lycée, les conseillers d’orientation ne savent pas toujours bien orienter les filles, confie-t-elle. Il subsiste des préjugés. » « Peu de jeunes ont conscience que le jeu vidéo, c’est aussi un métier, reprend Caroline Imbert, du studio Alt Shift. Et peu de filles imaginent qu’elles peuvent se lancer dans ce secteur. » L’association a lancé une myriade de projets, comme la mise en place d’une liste de femmes « expertes » en jeu vidéo, à destination des journalistes ou des écoles, une émission avec la Youtubeuse Carole Quintaine, un tremplin pour les joueuses de e-sport… Leur but, tenter de doubler, d’ici dix ans, le nombre de femmes dans le jeu vidéo.