Ah, c’est dommage, ces petits défauts des « Victoires »
Célébrations interminables, un seul prix décerné par le public… les Victoires de la musique sont l’objet de nombreuses critiques
Serez-vous au grand rendez-vous de la musique française ? En 2018, les Victoires de la musique avaient rassemblé 2,82 millions de téléspectateurs, soit 15% de part d’audience. Vendredi, la 34e cérémonie sera diffusée sur France 2 dès 21 h en direct de la Seine musicale, à Boulogne (Hautsde-Seine). Daphné Bürki, qui présentera l’événement, accueillera Eddy de Pretto, Angèle, Chris, Aya Nakamura et Bigflo & Oli, entre autres. Voici les trois points que nous aimerions voir changer cette année.
Une cérémonie à raccourcir. La cérémonie dure en règle générale trois à quatre heures. C’est long, trop long. L’année dernière, elle s’était terminée à 0 h 45. Et si on s’inspirait des Oscars 2018 pour écourter les discours des lauréats ? Lors de la 90e cérémonie des récompenses cinématographiques américaines, Jimmy Kimmel, le présentateur, a eu la brillante idée de mettre en jeu un Jet Ski d’une valeur de 18 000 $ (environ 15 900 €) pour l’oscarisé qui prononcerait le discours le plus court de la soirée. Même si la remise des prix reste longue, l’initiative aura au moins permis aux téléspectateurs de se divertir et de rester investi dans chaque speech.
Un système de sélection des nommés à revoir. Alors qu’il s’est hissé à la première place du classement des meilleures ventes de l’année 2018 (1,5 million d’exemplaires vendus), l’album posthume Mon pays c’est l’amour de Johnny Hallyday n’a pas été sélectionné pour la 34e cérémonie des Victoires. Les fans du rockeur n’ont pas manqué de le signaler et de partager leurs regrets sur les réseaux sociaux avec le hashtag #OnVeutJohnnyAuxVictoires2019. Les nommés aux Victoires ne sont pas choisis en fonction des ventes de disques ou des goûts du public, mais par un jury de 600 professionnels de la musique (artistes, producteurs, journalistes, programmateurs radio, disquaires…). La voix des Français compte pour une seule catégorie, celle de la «chanson originale de l’année». Et si on laissait le public s’exprimer un peu plus?
Des noms de catégories à renouveler. La cérémonie permet à des artistes peu médiatisés de se faire mieux connaître du grand public. L’appellation de certaines catégories laisse tout de même à désirer. On s’interroge notamment sur la distinction entre « album rap » et « album de musiques urbaines » ainsi que sur la pertinence de la catégorie « album de musiques du monde ». Celle-ci regroupe généralement des artistes originaires d’outre-mer, d’Afrique ou du Moyen-Orient. « Cette dénomination n’est pas pertinente, expliquait Aline Renet, du Syndicat des tourneurs, à Libération début février. Est-ce qu’il existe une cérémonie similaire dans un pays d’Afrique avec une catégorie “musiques du monde” pour définir les musiques créées dans l’hémisphère Nord ? »