20 Minutes (Montpellier)

Le renfort d’agents de sécurité ne fait pas l’unanimité

La CCI a déployé 130 agents de sécurité samedi pour protéger les boutiques de l’Ecusson, en marge des manifestat­ions

- Nicolas Bonzom

Quelque 130 agents de sécurité ont été déployés aux quatre coins de l’Ecusson, samedi, pour protéger les commerçant­s des casseurs. Un vigile tous les quatre à cinq commerces. Une réponse de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) à la vague de manifestat­ions de « gilets jaunes », qui plombe depuis plusieurs semaines le chiffre d’affaires des boutiques du centre-ville de Montpellie­r. 20 Minutes a interrogé des commerçant­s sur cet étonnant déploiemen­t.

« A quoi servent-ils ? »

Pour un glacier de la Grand-Rue JeanMoulin, « ce dispositif n’a servi à rien ». « Aux alentours de 18 h, nous avons eu une charge de casseurs, les vigiles étaient dans les boutiques, ils ne nous ont pas alertés. Mais quoi qu’il en soit, à quoi servent-ils ? Les casseurs ont du matériel, des bâtons, des barres de fer. Les agents de sécurité, ils ont un bandeau autour du bras. Et ce n’est pas parce qu’ils étaient présents que les gens sont venus. J’ai discuté avec d’autres commerçant­s qui m’ont assuré qu’ils avaient fait encore moins de chiffre d’affaires que le samedi précédent. » Sur la place de la Comédie, un restaurate­ur partage cet avis. « Ce n’est pas du tout ce que l’on attendait, confie-t-il. On peut mettre mille vigiles, ce sera la même chose. Il faut que les gens soient contrôlés quand ils arrivent en ville. Les vigiles auraient été plus utiles sur des missions de filtrage aux entrées de l’Ecusson. » Vigiles ou pas, une commerçant­e en prêt-à-porter a préféré fermer sa boutique l’après-midi. « Nous sommes face à des gens qui cassent tout sur leur passage, je n’ai pas envie de m’enfermer dans le magasin avec les clients », témoigne-t-elle.

De son côté, André Deljarry, le président de la CCI, se dit « satisfait » de ce dispositif. « Si vous ne faites rien, vous êtes critiqué, confie-t-il. Si vous faites quelque chose, aussi. Moi, j’ai agi. Et je suis content de la façon dont les choses se sont déroulées. Les commerçant­s étaient ravis, on a redonné de la confiance. Il y a en a marre d’avoir des commerçant­s et des salariés qui vont travailler la boule au ventre. »

Odette Daudé, présidente de l’associatio­n des commerçant­es de l’Ecusson, est elle aussi convaincue par le dispositif. «Cela a rassuré les commerçant­s et les clients, il y avait beaucoup plus de monde que d’habitude, indique la commerçant­e de la GrandRue Jean-Moulin. L’ambiance était plus conviviale, moins angoissant­e. Ces vigiles sont dissuasifs. Vous savez, en tant que commerçant, ce qu’il y a à prendre, on le prend. Hormis cette mesure, personne ne fait rien pour nous.» La CCI et la région Occitanie doivent présenter mardi d’autres mesures pour aider les commerçant­s du centre-ville. Quant à l’opération vigiles, la CCI va dresser un bilan avant d’envisager un nouveau déploiemen­t.

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D’autres dispositif­s d’aide pour les commerçant­s seront annoncés mardi.

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