Repéré sur YouTube par Bruges, Thomas Meunier retrouve les Belges avec le PSG
Avec le PSG, ce mardi, Meunier se rend à Bruges, son ancien club qui l’avait repéré sur YouTube
Il n’a jamais été influenceur, n’a pas fait de stand-up et encore moins développé de chaînes sur un thème particulier. Pourtant, Thomas Meunier doit en partie sa carrière à YouTube. Au moment de retrouver le FC Bruges, où il a passé cinq saisons, ce mardi en Ligue des champions, le joueur du PSG se rappellera sans doute que son destin a basculé en 2010 grâce à un geste technique diffusé en boucle sur la plateforme de vidéos. Meunier jouait alors au Royal Excelsior Virton, club de D3 belge, après avoir été recalé du centre de formation du Standard de Liège, trois ans plus tôt.
Rapidement surclassé chez les jeunes, le joueur connaît des débuts difficiles en équipe première. Postier puis employé dans une usine automobile le jour, Meunier, qui était alors attaquant, ne s’entraînait que le soir avec ses coéquipiers, tous amateurs. « En début de saison 2009-2010, il a accumulé pas mal de pépins physiques au point que le manager de l’époque voulait s’en séparer, raconte Daniel Jonette, journaliste à L’Avenir du Luxembourg. Finalement, il est resté à Virton et a explosé peu de temps après.» Au point d’attirer l’oeil des recruteurs des meilleurs clubs du pays. La carrière de Meunier bascule en octobre 2010, lorsqu’il inscrit le quatrième but de son équipe, en reprenant le ballon d’un somptueux coup du foulard (il a frappé le ballon derrière sa jambe d’appui). « J’ai vu ses coéquipiers se prendre la tête entre les mains, avec l’air de dire “Mais qu’est ce qu’il a encore fait !” assure Daniel Jonette. Ce but a fait beaucoup pour sa notoriété en Belgique.» Filmé, il se retrouve sur YouTube et fait rapidement le tour de toutes les télés du pays. Le buzz est énorme et sert les intérêts du joueur, comme le reconnaît Vincent Olimar, conseiller économique et ami du joueur : «Avec ce coup du foulard, tout le monde s’est dit qu’il y avait un gars un peu particulier là-bas. Ça a certainement déclenché quelque chose. Même si certains clubs étaient déjà venus le voir avant, la vidéo a fait son effet.» Quelques semaines après son geste technique, Thomas Meunier s’engage avec le FC Bruges, l’un des plus grands clubs du pays. Il y passera cinq ans et fera taire les sceptiques au poste de latéral droit. «Beaucoup de monde disait qu’il avait vu trop haut et que ça allait être difficile pour lui, reconnaît le journaliste. On pensait qu’il lui faudrait du temps pour s’adapter, mais il s’est imposé de suite.»
A tel point qu’il devient rapidement international sous le maillot belge et réussit à conquérir le coeur des supporters flamands. «C’est devenu une coqueluche, car il collait vraiment à l’image que véhicule le club de Bruges, à savoir une image de battant, explique Stéphane Labye, trésorier de la Wallonia Bruges Army, seul groupe de supporters wallons de ce club flamand. Il a laissé une très belle trace dans l’histoire du club et a eu une évolution vraiment fulgurante. » D’ailleurs, l’accueil du stade Jan-Breydel devrait être chaleureux, ce mardi. «Il me disait toujours que le fait de se retrouver en D1 belge était son rêve, conclut Vincent Olimar. Aujourd’hui, il s’étonne encore d’avoir Neymar à côté dans le vestiaire du PSG ou Hazard dans celui de l’équipe nationale.»
« Même si certains clubs étaient déjà venus le voir, la vidéo a fait son effet. » Vincent Olimar, ami du joueur