20 Minutes (Montpellier)

Les signalemen­ts pour radicalisa­tion en hausse à la préfecture de police

- Thibaut Chevillard

C’est l’une des conséquenc­es de l’attaque du 3 octobre à la préfecture de police de Paris, les signalemen­ts pour «radicalisa­tion» se multiplien­t dans les rangs de cette administra­tion. Selon nos informatio­ns, l’attention de l’IGPN a été portée, en un peu moins de trois semaines, sur 17 nouveaux cas d’agents affectés. Avant l’attentat, une quinzaine faisaient l’objet d’une surveillan­ce particuliè­re. Aux yeux de Denis Jacob, secrétaire général d’Alternativ­e Police CFDT, cette hausse est «sans doute une conséquenc­e de la note transmise par le préfet de police.» Dans ce document, porté à la connaissan­ce de 20 Minutes, Didier Lallement invite les agents à signaler à leur hiérarchie leurs collègues qui présentera­ient des signes «d’une possible radicalisa­tion». Dans le cas de Mickaël Harpon, l’auteur de la tuerie à la préfecture, deux de ses collègues avaient, par exemple, signalé par oral à leur hiérarchie qu’il ne serrait plus la main aux femmes. Y a-t-il eu un « dysfonctio­nnement», comme l’a assuré Christophe Castaner? Afin de s’en assurer, le gouverneme­nt a lancé deux missions confiées à l’inspection des services de renseignem­ent. Pour Frédéric Lagache, délégué général d’Alliance, les signalemen­ts doivent être améliorés en étant «partiellem­ent anonymisés». Une façon de «protéger» les agents qui en sont à l’origine tout évitant de faire de la «délation» une pratique courante dans les services. Il faut surtout, dit-il, éviter de «tomber dans la stigmatisa­tion» des policiers musulmans.

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