Dialogues traumatiques avec le réel
Tragédies et contrecoups. Hasard de la programmation, trois oeuvres présentées au Festival international du film de La Rochesur-Yon (Vendée), qui s’est refermé dimanche, abordaient la période suivant des événements traumatiques. Hellhole, évocation des attentats de Bruxelles en mars 2016 du Belge Bas Devos, a décroché le prix du jury. Reconstructing Utoya du Suédois Carl
Javér, sur l’attaque terroriste d’Anders Breivik en juillet 2011, a été récompensé du prix Trajectoires BNP Paribas. Collective, du Roumain Alexander Nanau, a décroché le prix spécial du jury de la compétition internationale.
« On a filmé sans savoir »
Ce dernier film se déroule après l’incendie, en octobre 2015, d’une boîte de nuit de Bucarest (Roumanie). Le soir même, le drame a fait 27 morts et quelque 150 blessés. Le documentaire d’Alexander Nanau suit une équipe de journalistes sur le point de révéler un scandale sanitaire : plusieurs victimes de l’incendie sont décédées à l’hôpital, portant le bilan à 64 morts, et un grand nombre d’entre elles ont succombé à des infections qui auraient pu être évitées. « On a filmé sans savoir ce qu’on filmait, explique Alexander Nanau à 20 Minutes. Tout s’est accéléré et a abouti à révéler tout un système de corruption. » Il met ainsi en lumière les failles du système de santé roumain. Le cinéaste aimerait que son documentaire, qui sortira début 2020 en Roumanie, impulse un changement : « Il ne faut plus faire semblant de ne pas voir. »