20 Minutes (Montpellier)

Les habitants de Los Angeles sont orphelins après la mort du basketteur Kobe Bryant

Depuis dimanche, la ville de Los Angeles pleure son icône

- De notre correspond­ant en Californie, Philippe Berry

C’est une histoire d’amour et de fidélité. Celle d’un gamin qui a signé son premier contrat pro à 17 ans et d’une ville à qui il a tout donné pendant vingt saisons avec les Lakers. Après la mort brutale de Kobe Bryant et de sa fille Gigi dans un accident d’hélicoptèr­e, dimanche, Los Angeles continue de pleurer son « Black Mamba » dans un deuil collectif qui rappelle par son ampleur celui qui avait suivi la mort de Michael Jackson, il y a onze ans.

Un peu partout dans la ville, des fresques de Bryant se transforme­nt en lieux de pèlerinage, où Angelinos et touristes s’arrêtent pour se recueillir. « Kobe, you are LA » (« Kobe, tu es LA »), écrit un fan sur un post-it, à côté d’un portrait du joueur, sur Melrose Avenue. «J’ai grandi avec Kobe et Shaq [Shaquille O’Neal, autre légende des Lakers], j’avais presque l’impression qu’ils faisaient partie de ma famille», confie Jonnyesha.

« Un bourreau de travail »

En plein Central LA, la street artist MuckRock a immortalis­é le basketteur et sa fille en quelques heures, dimanche. Un blouson des Lakers sur le dos, David était venu spécialeme­nt d’Hawaï pour assister au match entre les Lakers et les Clippers, prévu mardi, mais qui a été repoussé par la NBA : «Kobe, c’était mon mentor. Il m’a appris à ne jamais abandonner, à toujours me relever. » Cette abnégation, c’est aussi ce que retient Darryl : « Je l’ai suivi de son premier match à son dernier. C’était un bourreau de travail, et, à travers son exemple, j’ai pu inculquer cette valeur de l’effort à mon fils.» Pour lui, l’importance de Bryant dépassait les parquets : «Il est arrivé en 1996. On sortait des émeutes après Rodney King et du procès d’OJ [Simpson]. Tous les gamins ont grandi avec Kobe et Shaq comme héros.»

Le plus gros des rassemblem­ents a lieu devant le Staples Center. C’est dans cette salle que le natif de Philadelph­ie a écrit les plus belles pages de son histoire. Ici qu’il a marqué 81 points face à Toronto en 2006. Ici qu’il a remporté sa cinquième bague de champion NBA en 2010. Fleurs, photos, peluches, ballons de basket, chaussures… La place centrale du complexe LA Live s’est transformé­e en immense chapelle ardente. Des chants « Kobe, Kobe, Kobe » montent par intermitte­nce.

La foule est à l’image de Los Angeles et du sport : cosmopolit­e et sans frontières. Des milliers de messages en anglais, en espagnol ou en chinois noircissen­t une douzaine de panneaux. Quand il n’y a plus de place, reste la craie pour écrire sur les pavés. Un homme dépose un bouquet de fleurs. Sur son tee-shirt imprimé, on peut lire : «Les héros vont et viennent, mais les légendes sont éternelles. » Celle de Kobe Bryant, façonnée par les records et scellée dans la tragédie, semble partie pour transcende­r les génération­s.

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Les Angelinos viennent se recueillir devant des fresques dédiées à Bryant.

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