Du Guesclin repart en guerre
Des riverains s’opposent à un projet de logements universitaires
C’est une friche, à deux pas du Polygone et du centre-ville, en l’état depuis une vingtaine d’années. Un peu d’herbe, quelques chats errants et, de temps en temps, une personne sans abri qui vient y planter sa tente. Mais, depuis 2018, les choses se sont accélérées. Le promoteur Sogeprom PragmA s’est emparé du dossier et a obtenu un permis de construire de la mairie de Montpellier. 160 logements étudiants, 32 logements sociaux, 2 000 m2 de commerce et des places de parking doivent y pousser au cours du deuxième trimestre 2020. « Il y a un manque de logements étudiants en centre-ville. L’emplacement est idéal, au pied du tramway, à deux pas de la gare Saint-Roch », expliquait en septembre 2018, lors d’une conférence de presse, Pierre Raymond, directeur général de PragmA.
Des riverains, réunis en association, dénoncent pourtant l’absence de dialogue. «Nous n’avons pas été concertés. Un immeuble de sept étages va s’élever, alors que tout l’ensemble de la rue est à R + 3 », évoque Jérôme Rilhac, de l’association du Guesclin Montpellier.
Les riverains veulent un parc
L’asso a sondé les habitants afin de connaître leurs idées pour l’avenir de cette friche. Sans surprise, personne n’a envie de voir un immeuble sous ses fenêtres. « La majeure partie des habitants aimerait que cet espace déjà végétalisé soit aménagé. On n’a pas d’idée arrêtée, mais on est persuadés qu’il y a de la place pour un projet alternatif. Et s’il s’agit d’un immeuble, qu’il soit à une taille raisonnable. » Les riverains ont déposé un recours devant le tribunal administratif, qui l’a rejeté sur la forme. « Pas découragés », ils envisagent d’en déposer un second très rapidement afin de pouvoir obtenir une réponse sur le fond cette fois.