Retour aux affaires
A un mois de son procès, François Fillon sort de son silence, ce jeudi. Ses proches soutiennent toujours la théorie du complot politico-judiciaire.
A nouveau en piste. L’ancien candidat à la présidentielle de 2017 est l’invité de l’émission politique « Vous avez la parole », ce jeudi soir sur France 2 (lire l’encadré). L’ancien Premier ministre s’expliquera sur « les affaires » qui ont pollué sa campagne, à trois semaines de son procès pour détournement de fonds publics au tribunal correctionnel de Paris. En 2017, le candidat de la droite dénonçait un « coup d’Etat institutionnel » destiné à le faire tomber. Cette idée d’un complot politico-judiciaire ayant entraîné la défaite reste présente chez une partie des élus Les Républicains.
Théorie du complot
Les premières accusations sur l’emploi présumé fictif de Penelope Fillon, l’épouse du candidat, sont révélées dans Le Canard enchaîné daté du 25 janvier 2017. Le même jour, le Parquet national financier (PNF) ouvre une enquête préliminaire. « Jamais la justice n’a été aussi rapide que dans l’affaire Fillon !, souffle un député LR.
Elle a bousculé son calendrier pour empêcher le candidat de la droite d’avoir une chance de gagner la présidentielle. Ça, c’est clair. » Contacté par 20 Minutes, le PNF se refuse à tout commentaire.
Reste la question du complot politicojudiciaire. Le 24 mars 2017, François Fillon avait mis en cause François Hollande, évoquant un « scandale d’Etat » et la présence d’un « cabinet noir » à l’Elysée. Cet argumentaire martelé par ses proches pendant la campagne trouve encore un écho chez certains à droite. « Que la justice ait été injuste, pas indépendante, ou qu’elle ait été orientée politiquement par le pouvoir en place, aujourd’hui, tout le monde le sait », avance un poids lourd des Républicains.
L’élu François-Noël Buffet (LR), également avocat, se montre plus prudent : « On peut toujours subodorer, mais, en matière de justice, il y a une règle absolue : à chaque argument, il faut une preuve. » Un parlementaire abonde : « On peut imaginer que certains magistrats aient voulu faire du zèle pour plaire à l’exécutif, mais on ne peut rien étayer. Si François Fillon avait eu les preuves, cela fait longtemps qu’il les aurait données. »