20 Minutes (Montpellier)

Que des n°10 dans la team

Longtemps privée d’ouvreurs de talent, la France possède désormais une génération prometteus­e

- William Pereira

Booba n’est pas très rugby. Et quand le rappeur chante « que des n° 10 dans ma team », au début des années 2000, c’est surtout en référence au football. Mais la toute récente conjonctur­e rugbystiqu­e française nous encourage à assimiler sa punchline au XV de France, qui affronte l’Angleterre, dimanche, pour le premier match du Tournoi des VI Nations. Car, après des années de galère à l’ouverture, Fabien Galthié, le sélectionn­eur, va devoir faire face à un choix cornélien dans les prochaines semaines, mois et années.

Les trois ensemble ?

L’avenir semble promis au trio Romain Ntamack, Matthieu Jalibert et Louis Carbonel. Cette profusion est le résultat d’un travail de longue date dans les catégories de jeunes. « Notre objectif, c’était de construire la meilleure formation du monde », explique le directeur technique national, Didier Retière. Pour y parvenir, il a fallu développer la coordinati­on FFR-clubs et créer de nouveaux outils, comme un plan de succession, pour bien connaître le réservoir à chaque poste. Les jeunes ouvreurs des Bleus ont aussi suivi, il y a deux ans, un stage adapté au poste de 10, pour savoir « quand jouer au pied, quelle longueur, comment sortir de son camp, quand prendre l’intervalle», détaille Retière. Mais les Bleus auront aussi un gros problème de riches : peut-on associer le trio? Carbonel en 10, Ntamack en 12 et Jalibert en 15 ? « Il y a tellement de combinaiso­ns possibles avec ces trois joueurs, assure David Darricarrè­re, excoach des arrières des U20 du XV de France. Ils accumulent en plus les superpouvo­irs, que ce soit le jeu au pied, la passe ou l’organisati­on, que ça en fluidifie même le jeu.» La légende au poste d’ouvreur Christophe Lamaison préfère tempérer : « Il y a quelques mois, on balbutiait notre rugby. Autant dire que commencer à faire des combinaiso­ns avec des jeunes qui n’ont pas encore prouvé au plus haut niveau, on n’y est pas encore. » Et puis, la première compositio­n pour le crunch (lire l’encadré) nous rappelle que la concurrenc­e est rude. Ntamack est titulaire, Jalibert est sur le banc, tandis que Carbonel sera dans les tribunes. Un seul n° 10 dans la team.

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Ntamack (à g.) et Jalibert sont le présent et l’avenir des Bleus à l’ouverture.
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