20 Minutes (Montpellier)

EELV s’écharpe autour du cas Clothilde Ollier

Après le jugement du tribunal de Bobigny au sujet de l’ex-candidate EELV, les deux camps ont des interpréta­tions bien différente­s

- Nicolas Bonzom

A Montpellie­r, la campagne des écolos n’aura pas été de tout repos. Mercredi, le tribunal de Bobigny a prononcé la nullité de la décision rendue le 18 janvier par le bureau exécutif d’EELV. Ce jour-là, tandis que Clothilde Ollier (exEELV), désignée par une primaire en octobre, était favorite des sondages, elle s’est vue retirer son investitur­e. La raison ? Elle serait trop proche de l’extrême gauche.

Une question de lecture

Mais le tribunal indique que le bureau exécutif n’était pas approprié pour décider de cette suspension, qui « relève des compétence­s du conseil statutaire, voire de la commission régionale de prévention et de résolution des conflits ». « Cette décision confirme ce que Clothilde Ollier avait clamé tout haut (…), à savoir qu’il n’y avait aucune raison valable pour lui retirer l’investitur­e, note son équipe. Cela rend justice aux 788 votants de la primaire organisée par EELV.» Du côté d’EELV, on n’a pas la même lecture de la décision. Le parti se réjouit que la justice ait « interdit à Clothilde Ollier toute référence à EELV », et qu’il « confirme l’assemblée générale d’EELV et la désignatio­n de Coralie Mantion comme tête de liste ». En effet, l’annulation de l’assemblée générale du 4 février, qui a désigné une nouvelle candidate, a bien été rejetée. « Le jugement est très clair, assure Sandra Regol, membre du bureau national du parti. La décision du bureau exécutif n’est pas les clous, mais l’assemblée générale du 4 février est valide. »

Et l’utilisatio­n du logo EELV ? Clothilde Ollier peut-elle désormais s’en servir ? Là encore, les deux camps s’affrontent. « Dès lors que [Clothilde] Ollier ne bénéficie plus du soutien d’EELV, elle ne peut utiliser le logo, la charte graphique et toute référence à ce parti », lit-on dans le jugement. Pour le parti écolo, « le jugement est limpide et lapidaire » : la candidate ne peut pas se prévaloir du parti.

Mais pour le camp de Clothilde Ollier, ce n’est pas si simple. Cet extrait du jugement n’est pas, assure-t-on dans son entourage, à interpréte­r comme faisant partie de la décision du tribunal, mais comme un extrait reprenant «ce que prétend EELV». «Dire que le jugement est limpide sur le fait qu’elle n’a pas le droit d’utiliser le logo est totalement faux, confie CharlesEdo­uard Forgar, avocat de Clothilde Ollier. Ni la primaire, ni l’assemblée du 4 février n’ont été annulées. Il y a deux donc candidates investies par EELV. La décision du 18 janvier, qui retirait le logo, elle, est annulée. Il y a une grosse difficulté d’interpréta­tion. Jamais le jugement ne dit "Moi, juge, j’interdis à Clothilde Ollier d’utiliser le logo". » Une décision floue, donc, dans laquelle les deux camps trouvent des raisons de se réjouir. Clothilde Ollier et Coralie Mantion seront donc sur la ligne de départ avec deux listes. Sauf nouveau rebondisse­ment. Et ce ne serait pas le premier.

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Clothilde Ollier s’est vue retirer l’investitur­e EELV le 18 janvier.

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