20 Minutes (Montpellier)

Les jeunes font leur tri

EXCLUSIF. Selon un sondage OpinionWay pour «20 Minutes» auprès de #MoiJeune, l’environnem­ent arrive en tête des attentes des 18-30 ans.

- Thibaut Chevillard

Macron, Chirac, Giscard, de Gaulle... Depuis soixante ans, la famille Petiot a vu défiler, sur son stand du Salon de l’agricultur­e, les présidents de la Ve. « Ils sont là en train d’admirer nos animaux », s’amuse Alain Petiot, pointant du doigt un panneau sur lequel ont été accrochées leurs photos. Eleveur de porcs à Liernolles (Allier), il tient plus que tout à ses centaines de cochons. Mais, Alain Petiot le sait, les exploitati­ons agricoles ne sont pas épargnées par des organisati­ons criminelle­s.

Le risque de l’«agri-bashing»

« Il y a toujours eu des vols, mais c’est plus organisé», note-t-il. En 2019, 318 tracteurs et 419 GPS agricoles ont été volés. Les animaux sont aussi très prisés des malfaiteur­s. Alain Petiot, lui, s’est fait voler près de 800 L de gazole en une nuit. Le monde agricole doit aussi composer avec l’« agri-bashing », et les intrusions de militants antispécis­tes dans les exploitati­ons (plus de 1000 actions recensées en 2019). Pour faire face à ces phénomènes, la gendarmeri­e a créé, en octobre, une cellule de suivi des atteintes au monde agricole, appelée Déméter. « Il s’agit de mener des actions de prévention sur le terrain, de rechercher et d’analyser du renseignem­ent et de coordonner au niveau national les enquêtes judiciaire­s », détaille un responsabl­e de la gendarmeri­e. Dans tout le pays, 214 gendarmes « référents sûreté», épaulés par environ 3000 correspond­ants, rencontren­t des agriculteu­rs pour leur prodiguer des conseils et les aider à sécuriser leur exploitati­on. « Mais on n’impose rien », assure le major Emmanuel Guimbaud, référent sûreté en Haute-Garonne. La gendarmeri­e encourage les victimes à porter plainte afin, aussi, de réaliser une cartograph­ie de la menace contre le monde agricole. « La délinquanc­e est devenue extrêmemen­t structurée, itinérante, profession­nelle. Il est impératif de centralise­r et de recouper les données pour voir apparaître des phénomènes », assure le major Guimbaud. Et ainsi couper l’herbe sous le pied des délinquant­s.

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Le dispositif Trilib, à Paris.
 ??  ?? Alain Petiot et le major Emmanuel Guimbaud, au Salon de l’agricultur­e.
Alain Petiot et le major Emmanuel Guimbaud, au Salon de l’agricultur­e.

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