«Je m’engage émotionnellement»
Dans son premier album, «Dévorantes», Aloïse Sauvage se met à nu avec une grande sensibilité en racontant des bribes de sa vie
Comédienne, circassienne, chanteuse… Difficile de faire entrer Aloïse Sauvage, l’interprète de la chanson A l’horizontale, dans une case. L’artiste de 27 ans sort ce vendredi son premier album, Dévorantes, un an après un premier EP remarqué et deux semaines après sa première récompense aux Victoires de la musique.
Que se cache-t-il derrière ce titre,
Dévorantes ?
Ça parle d’abord des envies qui me dévorent, mais c’est aussi mes chansons, parce que j’y raconte ma vie et ça me bouffe le coeur, le cerveau, mon temps… Je m’y implique tellement. Je suis quelqu’un de très sensible et je l’exprime en chansons en racontant des bribes de ma vie. Je trouve ce mot très beau, poétique et un peu lyrique. Il a un côté un peu animal, brut, carnivore, ça fait un petit clin d’oeil avec mon nom de famille.
Dans cet album se trouve un titre contre l’homophobie, Omowi. Un hymne engagé anti-Manif pour tous ?
Je ne peux pas dire que je suis une artiste engagée. Je m’engage émotionnellement, mais c’est juste ma vie. Quand j’écris Omowi, Toute la vie ou Papa, je raconte l’homosexualité parce que j’apprends l’amour, je l’expérimente – avant avec des hommes, maintenant plutôt avec des femmes. J’aime utiliser le pronom « tu », et pas forcément « elle », pour que ça puisse être universel.
Beaucoup d’artistes ont peur de cette étiquette d’artiste engagée…
Je n’ai juste pas envie qu’on me demande pour qui je vote. Mais en faisant des chansons de ce type, je m’engage, parce que je me mets à nu. Je suis hyper fière d’être une jeune femme qui apporte à des jeunes d’autres représentations. A défaut de sauver le monde, j’espère amener des émotions positives.