20 Minutes (Montpellier)

Comment le CHU se prépare au pire

L’hôpital de Montpellie­r a annoncé mercredi qu’il allait mettre en place un « plan blanc » pour faire face à l’épidémie

- Nicolas Bonzom

Le 27 février, un premier patient atteint par le coronaviru­s était pris en charge à Montpellie­r. Depuis, l’hôpital héraultais est en première ligne face à l’épidémie. Mercredi, le CHU a déclenché « la préparatio­n du niveau 1 de son plan de mobilisati­on ». Mais en quoi consiste ce « plan blanc » ?

Des interventi­ons reportées

Plusieurs mesures ont été annoncées : le renforceme­nt de la filière « respiratoi­re » aux urgences, « afin de garantir le maintien de deux circuits de prise en charge des patients séparés entre, d’une part, les urgences respiratoi­res, d’autre part, les autres urgences », le renforceme­nt de la filière de dépistage au départemen­t des maladies infectieus­es, et sa relocalisa­tion près de celui de la réanimatio­n, pour faciliter le transfert des patients. Et étendre sa capacité, ce secteur ne disposant que de 20 lits. Enfin, le CHU va organiser « la déprogramm­ation de certaines activités non urgentes en médecine comme en chirurgie », afin d’optimiser les capacités d’hospitalis­ation et « d’organiser, si besoin, le renfort en profession­nels ». « La cellule de crise du CHU (…) a pris la décision d’anticiper une potentiell­e évolution de la situation sanitaire locale, en lançant dès maintenant la mise en oeuvre de ces réorganisa­tions. »

S’il est demandé aux personnes souffrant de symptômes associés au coronaviru­s de composer le 15, nombreuses sont celles qui se présentent encore aux urgences de Lapeyronie avec des signes d’infection respiratoi­re. Mardi, la direction évoquait auprès de 20 Minutes « une évolution significat­ive du nombre de passages en lien avec cette pathologie ». Alors, oui, pour l’instant, ça se passe bien. Mais si l’épidémie prenait une ampleur plus importante ? Stéphane Mella, secrétaire général de l’Unsa à l’hôpital, est « inquiet ». Pour lui, « l’engagement total des personnels hospitalie­rs qui sont sur le pont 24 h /24 pour prendre en charge leurs concitoyen­s permet, pour le moment, de faire face, en raison de leur abnégation, mais cette situation ne pourra pas durer ». « Aujourd’hui, tout le monde fait de son mieux », confie Stéphane Mella. Oui, mais voilà, « depuis vingt ans, le CHU est sous-budgété », reprend-il. Et cette crise sanitaire, elle va se heurter à un moment ou à un autre au manque de moyens dont souffre l’hôpital, note le syndicalis­te. « Pour le moment, on ne coule pas, on écope. » Pour Luc Maurel, secrétaire général du syndicat FO du CHU, l’hôpital « ne peut pas tout assumer à lui tout seul », face au manque de moyens dans lequel il se trouve. « L’hôpital ne devrait être là que pour recevoir les cas les plus graves, poursuit-il. C’est la médecine de ville qui devrait accueillir les patients, et les confiner chez eux si besoin. Il y a un retard dans l’organisati­on générale de la prise en charge des patients. »

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Les urgences du CHU Lapeyronie, à Montpellie­r.

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